Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Hanieh Delecroix en bleu et noir à la villa Turquoise La Croix-Valmer

Une trentaine de tableaux abstraits peints sur carrelages, cailloux, toiles, papier japonais sont en exposition, montrant la fragilité de l’être et toutes ses cicatrices.

- M. N.

Hanieh Delcroix, Croisienne depuis peu, expose ses oeuvres à la villa Turquoise jusqu’au 2 janvier dans le cadre de l’exposition intitulée Contrées Lointaines.

C’est une femme aux multiples facettes, aussi bien sur le plan profession­nel que sur le plan personnel. De cette juxtaposit­ion est née une artiste au talent reconnu mondialeme­nt. Ses oeuvres sont exposées de façon permanente au British Museum et au musée Ithra en Arabie Saoudite.

Ses tableaux sont le résultat d’une femme à la double culture : perse par ses origines familiales et française par son mariage mais aussi par son ancrage dans l’Hexagone dès l’âge de 3 ans. De plus, elle est psychologu­e clinicienn­e et peintre à la fois. Elle a suivi un cursus universita­ire très poussé (DESS, DEA, doctorat) puis des cours de dessin aux Beaux-Arts.

« De notre fragilité naît notre force »

C’est dans ce parcours particuliè­rement éclectique qu’elle puise son inspiratio­n, fondée sur deux couleurs fondamenta­les, qui sont pour elles complément­aires, le bleu et le noir. Elle traduit ses émotions par des tableaux abstraits. En entrant dans la villa Turquoise, on est tout de suite surpris par une immense toile de 20 mètres de long dont le papier ne fait que 9 milligramm­es d’épaisseur.

« Un simple coup de vent peut le déchirer. C’est pour prouver que de notre fragilité naît notre force », ditelle. Tous les tableaux sont des symboles. C’est le cas de celui que l’artiste a peint au lendemain de l’attentat du Bataclan. Le 13 novembre 2015, elle s’est mise au service des autorités. Elle a passé la nuit à l’Hôtel Dieu à accueillir et réconforte­r les victimes. Bouleversé­e par les confidence­s entendues, elle a traduit ses émotions à son retour. Elle a aussi beaucoup travaillé avec les personnes dialysées dont la peau est parfois meurtrie de cicatrices, d’où des tableaux aux papiers transparen­ts. Si tout est lié à la psychologi­e, les matériaux utilisés sont très variés.

On découvre de grands panneaux en papier japonais, des carrelages sur lesquels se trouve au dos une devise, ou des cailloux. Une exposition à voir sans modération.

◗ Entrée libre, du mardi au dimanche de 10h30à12h3­0.

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Hanieh Delecroix, à gauche, devant des tableaux créés à l’aide de papier japonais, et à droite devant une toile de vingt mètres de long montrant la fragilité des êtres.
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(Photos M. N.)

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