Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les « convois de la liberté » interdits à Paris
Le préfet de police a interdit le rassemblement annoncé aujourd’hui à Paris des « convois de la liberté » partis de tout le pays pour dénoncer les restrictions sanitaires.
Plusieurs cortèges de ce mouvement inspiré de la contestation née au Canada sont partis dès mercredi de Nice, Bayonne ou Perpignan et continuaient à se mettre en marche hier.
Ses organisateurs le définissent comme « l’étape d’après » de la mobilisation antigouvernementale des « gilets jaunes » qui a agité la France pendant de longues semaines fin 2018 début 2019, et des opposants au pass sanitaire.
Tous prévoient de se retrouver à Paris ce soir puis de rallier Bruxelles pour une « convergence européenne » lundi. Les autorités belges ont toutefois décidé de leur interdire l’accès de la capitale, faute d’en avoir fait la demande.
La préfecture de police de Paris a annoncé hier l’interdiction, de ce vendredi à lundi, de cette mobilisation pour « risques de troubles à l’ordre public », ainsi que la mise en place d’un « dispositif spécifique (...) pour empêcher les blocages d’axes routiers, verbaliser et interpeller les contrevenants ».
« Des consignes de fermeté »
Le préfet Didier Lallement a donné « des consignes de fermeté » aux policiers. Il a rappelé que l’entrave à la circulation était passible de deux ans d’emprisonnement et que l’organisateur « d’une manifestation interdite » encourait six mois de prison et 7 500 euros d’amende. «Les participants seront verbalisés », a insisté la préfecture.
L’avocat Juan Branco a annoncé hier avoir déposé un référé liberté devant le tribunal administratif de Paris contre l’arrêté du préfet.
« On ira sur la capitale quoi qu’il arrive »
Pas de quoi décourager Adrien Wonner, un éboueur et « gilet jaune » de 27 ans qui partira de Normandie. « On a organisé ça depuis suffisamment longtemps (...) On ira sur la capitale quoi qu’il arrive », a-t-il affirmé. « Il n’y a aucune loi qui nous empêche de prendre notre voiture et d’aller passer un week-end à Paris. C’est impossible d’empêcher tout le monde d’arriver », a renchéri Michel Audidier, un retraité de 65 ans qui partira de Beauvais (Oise).