Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
À 800 km de l’Atlantique, Trans protège les océans
Grâce aux nombreuses actions entreprises en faveur de l’environnement, la commune de Trans-en-Provence vient d’obtenir le Label « Protection des océans 2020-2026 ». Décryptage.
Et si l’océan puisait sa source en Dracénie ? À Trans-en-Provence, des pastilles émaillées blanches et bleues fixées au sol ici et là, invitent à la réflexion. Elles portent l’inscription : « Ici commence la mer, ne rien jeter ».« Ilyen a sept, indique Alain Caymaris, maire de Trans-en-Provence depuis 2020. Elles sont situées près des grilles d’évacuation des eaux pluviales mais aussi devant les écoles. Les enfants doivent prendre conscience que tout ce qu’on fait maintenant, c’est pour eux. Même si elle est minime, l’action est importante. »
70 % des déchets ont une origine terrestre
L’initiative est donc à retenir parmi tant d’autres, dans cette commune récompensée fin septembre du label « Protection des océans ». La ville a répondu aux critères requis par l’organisme, tous basés sur l’environnement et la transition écologique. Des thématiques sensibles pour ce village qui doit en partie son charme à la Nartuby et ses cascades, mais qui a été marqué par de terribles inondations, en 2010. La préservation de la rivière qui traverse la commune sur cinq km est donc plus que nécessaire. Et le service propreté et environnement géré par François Pitrotto s’y emploie fermement : « Cinq personnes oeuvrent à l’entretien du village », explique le responsable. Et ici comme ailleurs, le travail ne manque pas.
« Un label valorisant »
Selon les statistiques, 70 % des déchets que l’on retrouve dans les océans ont en effet une origine terrestre : ils proviennent des nappes phréatiques et des cours d’eau. À l'initiative de la municipalité et de Tatiana Lambert, directrice générale des services, des actions ont donc été menées pour lutter contre la pollution et le réchauffement climatique : « Ce label est valorisant car il met en lumière toutes les opérations que nous mettons en place au sein de la collectivité et, dans l’ensemble des services, c’est important d’être exemplaire. Nous travaillons bien sûr main dans la main avec Dracénie Provence Verdon agglomération (DPVa) », précise-t-elle, sans oublier de citer les multiples actions liées au tri sélectif. Plus d’une centaine de composteurs ont déjà été distribués sur la commune. Les démarches écologiques sont donc nombreuses, et tout le monde y adhère… Enfin presque : « Malgré les sacs mis à disposition, il reste encore des efforts à fournir au niveau des déjections canines, remarque François Pitrotto. Et le maire de renchérir : « Nous n’en sommes pas encore au stade de la répression, mais ça pourrait arriver ».
Parmi les nouveautés, une convention signée avec les bars et les restaurants présents sur le domaine public, afin que des cendriers soient mis à la disposition des consommateurs. Une manière d’éviter que les mégots ne viennent polluer la rivière. Autre initiative mise en avant par Mme Lambert, la création d’une police municipale de l’environnement : « Deux personnes travaillent sur des missions consacrées aux droits et à la préservation de l’environnement ». Les points d’apport volontaire (PAV) font d'ailleurs l’objet d’une surveillance permanente dans le village. Autant de démarches qui pourraient servir d’exemples à de nombreuses communes, intéressées par cette noble cause.