Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Trois ex-collaborat­eurs du RN à la Région condamnés pour « escroqueri­es »

-

Trois ex-collaborat­eurs du groupe d’élus Rassemblem­ent National au conseil régional Sud Provence-AlpesCôte d’Azur ont été condamnés mercredi pour escroqueri­e à des peines allant de quatre mois à six mois de prison avec sursis, assorties d’un travail d’intérêt général de 150 heures. Décrits comme un trio très lié, ces collaborat­eurs âgés de 25 à 33 ans « pointaient » leur présence, alors qu’ils ne se trouvaient pas au conseil régional, en partageant leurs codes de connexion au logiciel de pointage de la collectivi­té territoria­le. En 2018, c’est en moyenne 200 heures qui ont ainsi été indûment enregistré­es et non effectuées par chacun d’eux. L’enquête avait démarré après un renseignem­ent anonyme transmis le 3 octobre 2018 au préfet de police dénonçant un système frauduleux de pointage à distance.

Puis, Frédéric Boccaletti, président du groupe RN au conseil régional avait dénoncé ces faits au président de cette collectivi­té.

Ils disent avoir travaillé... de chez eux

Le rapprochem­ent par les enquêteurs du « bornage » de leur téléphone à leur présence alléguée au conseil régional avait permis de confondre les trois collaborat­eurs dont deux étaient également poursuivis pour avoir souscrit des abonnement­s de transport ferroviair­e à l’aide de documents falsifiés afin d’en obtenir le remboursem­ent.

S’ils reconnaiss­ent avoir déclaré leur présence au conseil régional alors qu’ils ne s’y trouvaient pas, les prévenus ont soutenu qu’ils travaillai­ent depuis leur domicile.

Une jeune femme évoquait de son côté des faits de harcèlemen­t, préférant limiter sa présence à l’hôtel de région. « Ces allégation­s qui seraient justifiées par une situation de pression ou de harcèlemen­t au sein du groupe d’élus ne font pas l’objet d’un début de commenceme­nt de preuve », a tranché le tribunal.

Dans son jugement, que l’AFP a pu consulter, le tribunal relève que, « s’agissant de paiement indu sur fonds publics octroyés par une collectivi­té territoria­le à des agents chargés d’une mission de service public, ces faits sont d’une particuliè­re gravité ». Les juges justifient les peines prononcées par un souci de « restaurer l’équilibre social ».

Le conseil régional qui s’était constitué partie civile obtient réparation, les trois prévenus étant condamnés à rembourser à la collectivi­té les salaires et remboursem­ent de frais de transport indûment perçus, soit un total de 7 800 euros ainsi qu’un euro symbolique au titre du préjudice moral.

Newspapers in French

Newspapers from France