Pluie de milliards sur la base navale de Toulon

Sans faire de nouvelles annonces, le ministre des Armées a profité de son déplacement dans le Var pour rappeler les très importants investissements prévus dans le port militaire.

En visite dans le Var hier, et notamment au sein de la base navale de Toulon où il a rencontré l’équipage de la frégate multimissions Languedoc récemment rentrée de mer Rouge, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, a rappelé aux marins le rôle important que la Marine nationale joue et aura à jouer dans les décennies à venir. Dans « un monde sans cesse plus dangereux, où les tensions s’accroissent et la compétition entre puissances devient plus dure » ,faceà «des menaces de plus en plus hybrides », la Marine nationale devra être capable de «garantir nos enjeux de sécurité domestique en Méditerranée, en Manche ou en Atlantique ; assurer notre souveraineté dans nos outre-mer ; défendre la liberté de navigation partout en tout temps et, le cas échéant, engager le combat pour défendre les intérêts de la France ou de ses alliés », a insisté Sébastien Lecornu.

Un profond renouvellement de la flotte

Pour assurer ces tâches, auxquelles il faut bien sûr ajouter « la garantie de la posture de dissuasion » ,le ministre des Armées est revenu

sur le profond renouvellement capacitaire de la flotte, « avec le lancement du programme du porteavions de nouvelle génération à propulsion nucléaire, rendu désormais irréversible par le vote de la loi de programmation militaire pour les années 2024-2030 » .Une loi de programmation militaire (LPM) ambitieuse qui permettra également le renouvellement des bâtiments

ravitailleurs, des frégates, des patrouilleurs, des sousmarins nucléaires d’attaque, de la capacité de guerre des mines… Ce qui fait dire au ministre que « jamais depuis tant d’années, autant de moyens n’ont été décidés pour notre défense ».

Sans réelle surprise, le port militaire de Toulon est le grand gagnant de cette LPM qui « renforce encore le rôle de la base pour donner à nos

marins les moyens de défendre nos intérêts et nos valeurs ». Outre le PA-Ng attendu dans la rade pour 2038, le port militaire abritera « quatre sous-marins nucléaires d’attaque de type Suffren, échelonnés entre cette année et 2029, une nouvelle frégate de défense et d’intervention qui arrivera en 2028, deux patrouilleurs hauturiers en 2029 et 2030, un bâtiment de ravitaillement de force en 2025, un bâtiment de guerre des mines en 2030 et un bâtiment base de plongeurs démineurs en 2028 », a énuméré Sébastien Lecornu.

Neuf milliards d’euros !

Des nouveaux bateaux de guerre qui nécessitent des infrastructures adaptées. Et si les chiffres étaient déjà connus, ils sont toujours aussi impressionnants !

Ainsi, l’investissement global prévu atteindra «les 9 milliards d’euros pour la seule rade de Toulon au cours des sept prochaines années. Dont 6,5 milliards d’euros pour les équipements capacitaires (les navires, Ndlr) et 2,5 milliards d’euros pour les seules infrastructures. »

À l’échelle plus large du Var, département le plus militarisé de France avec quelque 31 000 personnels civils et militaires du ministère des Armées, et les 6 000 salariés qui travaillent directement pour l’industrie de Défense, ce sont 2,637 milliards d’euros qui seront investis dans les infrastructures militaires du département au cours des sept prochaines années. 3,9 milliards au niveau régional, a encore rappelé le ministre.

Les hommes et femmes ne sont pas oubliés puisque, « en 2023, un demi-milliard d’euros ont été engagés dans la nouvelle politique de rémunération des militaires ». Autant d’efforts à la hauteur de l’engagement des marins et, plus généralement, des militaires qui ont « choisi de confier leur destin à l’armée

(Photos Valérie Le Parc) Dans son discours prononcé à la préfecture maritime de la Méditerranée, Sébastien Lecornu a insisté sur le renforcement à l’avenir du rôle de Toulon, « l’un des plus grands ports militaires au monde ».