Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Cours Manon... Cours !

- J.-C. BA.

Paris, samedi 16 mars 2024, 18 h 43, dernières marches menant au premier étage de la tour Eiffel, après une course de 82,3 kilomètres – accusant un dénivelé de 1 361 mètres – en 7 h 12 minutes et 27 secondes à une moyenne de 11,41 km/h, Manon Gras déjoue tous les pronostics en levant les bras, victorieus­e du 17e Écotrail de Paris. La kinésithér­apeute raphaëlois­e de 28 ans entre dans l’histoire des courses extrêmes par la grande porte. Cela ne fait pourtant que deux ans qu’elle se frotte au gratin de la discipline. « Je cours depuis toujours. Jeune, je remportais les cross en EPS. En fait, je ne me suis jamais arrêtée. J’ai participé à de nombreuses courses de trail et mes bons résultats m’ont poussée à monter en puissance. Entraîneme­nts de plus en plus intensifs, inscriptio­n à un club et puis le trail est devenu de plus en plus populaire. Je m’alignais le plus souvent possible au départ des courses régionales, puis nationales... », explique la sportive qui a encore des étoiles dans les yeux après sa victoire à Paris. Au moment du départ, Manon s’était fixée pour objectif de monter sur le podium. Au pire, entrer dans le top 5. La victoire... Elle n’y songeait pas vraiment. Le gratin internatio­nal figurait sur la liste de départ et parmi les engagées, la grande favorite, une Britanniqu­e semblait intouchabl­e.

« Au 23e kilomètre, je prends la tête »

« Je me suis beaucoup entraînée depuis le début de l’année. Je me sentais en bonne condition et je savais que je devais prendre un départ rapide et ne pas me laisser distancer. Mais plus de 80 kilomètres, c’est long et il fallait gérer. »

Et Manon gère parfaiteme­nt. Positionné­e deuxième dans les premiers kilomètres, elle va maintenir un rythme calculé. « Vouloir absolument prendre la tête aurait été une erreur , estime-t-elle. Je sentais que je pouvais tenir dans la durée. Et ça a été un pari gagnant. Au 23e kilomètre, je dépassais ma concurrent­e et je gardais la tête jusqu’au bout. »

À l’arrivée, au premier étage de la tour Eiffel, sa maman et son frère sont là pour la féliciter. Manon s’étonne encore de sa victoire : « Je n’osais pas y croire. Les 10 derniers kilomètres sur le bitume ont été difficiles. Je savais que je menais, mais j’ignorais si j’avais de la marge. Finalement, j’avais 7 minutes d’avance. »

Une fois les 327 marches de la tour Eiffel gravies, il n’en restait qu’une à monter pour la sociétaire de l’AMSL Fréjus athlétisme : celle du podium qui, souhaitons-le lui, ne sera pas la dernière.

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(Photo DR) La Raphaëlois­e Manon Gras, vainqueur d’une des courses les plus réputées du circuit trail mi-mars, rejoindra bientôt un team semi-pro.

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