Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
La déclaration de revenus, c’est maintenant
Les Varois peuvent déclarer leurs revenus en ligne jusqu’au 6 juin, et jusqu’au 21 mai pour ceux qui optent – encore – pour le papier. Avec quelques petits changements cette année.
C’est parti ! Depuis le 11 avril, il est possible de déclarer ses revenus en ligne sur le site impots.gouv.fr ou sur l’appli. Dans le Var, vous avez jusqu’au 6 juin pour vous acquitter de cette obligation. Et si vous choisissez l’option papier – ce qui est encore le cas de 11 % des déclarations du département – votre fenêtre de tir se réduit : la date limite de dépôt du document est fixée au 21 mai à23h59.
Les avis d’imposition sont attendus, eux, entre fin juillet et début août pour les télédéclarations, et plutôt fin août pour les documents papier.
Pourquoi télédéclarer ?
La direction générale des finances publiques (DGFIP) incite à opter pour la télédéclaration. Elle facilite la tâche car elle est préremplie, voire automatique dans un quart des cas (près de 11 millions de foyers en 2023 sur les 40 millions de Français imposables). Autrement dit, le contribuable n’a plus qu’à vérifier les montants déjà inscrits. « Ce qui n’exclut pas la possibilité de correction, bien plus étendue que dans la version papier, puisque même une fois l’avis émis, la personne qui a télédéclaré peut modifier sa déclaration, jusqu’au mois de décembre », précise Ondine Acquaviva, responsable de la division assiette de l’impôt et mission foncière à l’occasion du traditionnel lancement de la campagne de déclaration de revenus. Les services fiscaux encouragent même à télécharger l’appli sur son smartphone, qui propose depuis cette année de nouveaux services, comme l’évaluation de la valeur d’un bien, la prise de rendez-vous avec des
conseillers au plus près de chez soi grâce à la géolocalisation, ou la messagerie sécurisée qui a attiré quelque 150 000 échanges dans le Var en 2023.
Où trouver de l’aide ?
Car la déclaration de revenus est un moment angoissant pour beaucoup de monde. La DGFIP a donc multiplié les canaux de contact : pas moins de 90 000 personnes accueillies en 2023 dans les six centres de l’administration dans le Var, 7 000 sur rendez-vous, 8 000 renseignées par téléphone. « Nous enregistrons une
hausse de 23,76 % des prises de rendez-vous en 2023 », souligne Céline Nadal, en charge de la communication. « L’intérêt du contact téléphonique est que l’agent, au bout du fil, peut se connecter dans l’espace de l’usager en écran partagé et vérifier avec lui que sa démarche est conforme », précise Jean-Michel Blanchard directeur départemental de la DDFIP.
Les trente espaces France service varois peuvent aussi constituer des lieux ressources, en cas d’interrogation, « d’autant qu’ils ont tous un référent parmi nos équipes. » Lesquelles sont particulièrement mobilisées dans cette période, notamment
pour répondre au numéro unique national (0 809.401.401, de 8 h 30 à 19 heures), joignable pour toute question.
Ce qui change
Si cette année n’est pas vraiment charnière en termes de politique fiscale, quelques changements sont à relever. D’abord l’obligation de renseigner le statut de ses biens immobiliers. La démarche, qui faisait l’objet d’une déclaration spécifique l’an dernier, doit cette année être intégrée à la déclaration de revenu.
« Seulement 83 % des propriétaires se sont acquittés de cette obligation l’an dernier, donc c’est pour eux l’occasion de régulariser, mais aussi, pour tous les autres, de renseigner une éventuelle évolution de situation, pour éviter de potentiels contentieux avec les services fiscaux à l’automne, au moment du recouvrement de la taxe d’habitation, sur des résidences secondaires par exemple », souligne Ondine Acquaviva.
À noter tout de même, la revalorisation des barèmes de 4,8 %. Autrement dit pour chaque tranche (5 au total, de 11 294 € par foyer fiscal à plus de 177 106 € , de 0 à 45 % de taux d’imposition), le seuil au-delà duquel le foyer est imposé est réhaussé de 4,8 %. Ce qui permet à un certain nombre de contribuables de basculer dans la tranche inférieure, et donc d’être moins taxés.
Autre réforme, l’abattement de 92 % sur les revenus des locations de meublés touristiques dans les zones non tendues, soit 21 % de plus qu’avant, ou encore la possibilité de déduire de ses revenus le manque à gagner généré par des travaux de rénovation énergétique, jusqu’à concurrence de 21 400 €, alors qu’auparavant ces déductions étaient reportées sur les exercices suivants et uniquement sur les revenus fonciers.
À noter, enfin, que la plus value sur la vente de cryptomonnaie est désormais taxée, selon le régime forfaitaire unique, et les revenus issus de l’économie collaborative (vente de biens ou services entre particuliers par le biais de plateformes), doivent faire l’objet d’une déclaration, en fonction de certains seuils. « Ce sont les plateformes qui transmettent, s’il y a lieu, les sommes à déclarer. »