Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Dévoiement des terres agricoles : la lutte s’exporte

Le collectif roquebruno­is ‘‘Préservons la vallée de l’Argens’’, qui combat les détourneme­nts d’usages comme la cabanisati­on, anime une conférence sur le sujet le 20 avril à Fréjus.

- J. T. jtomatis@nicematin.fr

La lutte continue sur les versants de la vallée de l’Argens ! Le collectif qui en défend les intérêts à Roquebrune, des agriculteu­rs qui se battent contre le dévoiement de cette plaine agricole, l’une des plus fertiles d’Europe, animera une conférence le 20 avril prochain, à Fréjus. Objectif : étendre la bataille mais aussi demander du soutien, voir de l’engagement, auprès des habitants de l’EstVar qui se rendront sur place ainsi qu’aux pouvoirs publics.

Présenter les actions du collectif

À l’origine de la conférence, l’associatio­n de protection de l’environnem­ent Écocitoyen­neté entre mer et Estérel, qui compte dans ses rangs les militants Les Écologiste­s Jacky Giral et Pierre Barbe, tous deux ayant souhaité diffuser le message de ce collectif roquebruno­is dont ils sont également des membres à part entière.

Parmi les agriculteu­rs qui animeront cette réunion d’informatio­n sur les combats menés et à venir mais également sur les causes et les conséquenc­es du détourneme­nt d’usage de ces nombreux hectares, Maxime Rotureau, Maxime Commarmond ou encore Claire et Dominique Delmotte. « Nous représento­ns toutes celles et ceux qui souhaitent protéger cette plaine, présentent-ils. Nous allons présenter notre collectif, expliquer les particular­ités de cette plaine et des parcelles agricoles qui la composent ou encore expliquer concrèteme­nt ce que sont ces détourneme­nts d’usage, qu’il s’agisse

de cabanisati­on ou d’autres phénomènes. Nous rappellero­ns que la surface détournée rien qu’à Roquebrune est plus grande que le village. Or, cela concerne toute la plaine et non pas seulement notre commune. »

Demander son avis au public

C’est en ce sens qu’organiser une conférence à Fréjus revêt un intérêt pour le collectif, qui aimerait que d’autres poursuiven­t la lutte au-delà des frontières

roquebruno­ises. «Onveut notamment expliquer aux gens comment nous luttons à notre échelle et les encourager à en faire de même dans leurs communes, qu’il s’agisse de Fréjus ou Puget. On souhaite aussi leur expliquer pour quelles raisons de moins en moins d’agriculteu­rs viennent s’installer. »

Maxime Rotureau va plus loin : « On veut aussi installer un échange, un débat. Savoir ce que souhaitent les gens et, s’ils sont présents, les élus. Que souhaitent-ils,

une plaine comme celle du Var, jadis agricole et très fertile et aujourd’hui devenue une simple zone d’activités ? Une préservati­on environnem­entale sans agricultur­e ? Ou une agricultur­e qui permette de tendre vers l’autonomie alimentair­e ? Un compromis entre les deux ? C’est un débat de fond très important qui comprend énormément d’enjeux. Car il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une zone inondable où il est nécessaire de réaliser des aménagemen­ts hydrauliqu­es par

exemple. Aujourd’hui, nous ne savons pas réellement si nous sommes les bienvenus. Or, nous souhaitons simplement préserver l’agricultur­e locale de la plaine ainsi que l’environnem­ent. »

 ?? (Photo J. T.) ?? En rouge, sur la carte que tiennent les agriculteu­rs Maxime Rotureau ainsi que Claire et Dominique Delmotte, du collectif ‘‘Préservons la vallée de l’Argens’’, les terres agricoles dévoyées. Une surface dépassant celle du village roquebruno­is.
(Photo J. T.) En rouge, sur la carte que tiennent les agriculteu­rs Maxime Rotureau ainsi que Claire et Dominique Delmotte, du collectif ‘‘Préservons la vallée de l’Argens’’, les terres agricoles dévoyées. Une surface dépassant celle du village roquebruno­is.

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