Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Le Gendarme et la Mustang : soixante ans dans le rétro
La nouvelle exposition du musée de la gendarmerie et du cinéma tropézien, inaugurée vendredi soir, ouvre au public ce samedi. Découverte en avant-première d’un double anniversaire.
Une semaine après le démontage pour son installation devant le musée de la Ford Mustang décapotable (de couleur Rangoon Red), les invités au vernissage ont pu la découvrir vendredi en fin d’après-midi à l’intérieur, à l’occasion de la grande exposition temporaire annuelle dédiée à un triple anniversaire : les 110 ans de la naissance de Louis de Funès (disparu il y a 41 ans, après plus de 140 films), les 60 ans du Gendarme à SaintTropez et les six décennies du véhicule américain, découvert pour la première fois au cinéma dans un film français en couleur tourné à Saint-Tropez.
À l’extérieur, une autre Mustang , devant l’Hôtel de Paris. Appartenant au collectionneur Patrick Serpagli depuis 1984, ce 145e exemplaire avait été attribué en 1964 au service promotion de Ford qui l’avait envoyé en Europe. Après le Festival de Cannes, le cabriolet participait au premier épisode de la saga. Ce symbole rutilant est la pièce maîtresse du parcours du rez-de-chaussée. À travers un quiz, des affiches, une chronologie de la carrière de Louis de Funès (qui a connu le succès à la cinquantaine), des objets ayant
marqué la mémoire (costumes, photos de tournages, modèles réduits, disques), le passionné comme le novice plongera dans la période des années 60, des yéyés, époque où Saint-Tropez
était encore un village de pêcheurs. Avec des prêts du musée voisin De Funès à Saint-Raphaël (dont la directrice Nora Ferreira avait fait le déplacement, comme Guillaume Decard, président
de Var Tourisme). L’occasion de revenir sur des moments clés (la déclaration de vol à la gendarmerie locale donnant l’idée de scénario à Richard Balducci qui en a parlé à Jean Girault,
des producteurs pas convaincus au départ avec donc un petit budget et cinq mois entre les prises de vues et la sortie publique, d’autres acteurs contactés avant De Funès comme
Francis Blanche et Darry Cowl...). Bilan : plus de 11 millions d’entrées, des ventes dans le monde entier, des suites et des rediffusions régulières à la télévision.
«J e me souviens des tournages. Je me rappelle qu’ici, place Blanqui, pour le Gendarme et les extraterrestres, il y avait une soucoupe volante qui a failli causer un drôle d’accident ! », s’est remémoré la maire Sylvie Siri, heureuse de retrouver quelques participants à l’aventure et soulignant l’extraordinaire essor des lieux (lire par ailleurs).
Sous le soleil exactement, la fête a pu battre son plein, avec une troupe belge costumée, brandissant un manneken pis déguisé bien sûr en gendarme, et des musiciens qui ont évidemment repris les succès des années yéyé.