Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Un chef papou abreuve les jeunes pousses de sa sagesse
Mundiya Kepanga est venu au collège Berty-Albrecht de Sainte-Maxime pour sensibiliser les élèves à la préservation de l’environnement. Un olivier a été planté en souvenir de ce message.
Sous un tonnerre d’applaudissements, Mundiya Kepanga a été accueilli comme une superstar par les élèves du collège Berty Albrecht. Le chef papou affiche un sourire impressionné et honoré en s’approchant de l’esplanade qui surplombe la cour. « Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école, je ne sais pas lire ni écrire alors je suis toujours très touché que vous portiez de l’attention à mon message », ne cesse-t-il de répéter. Pour traduire ses mots en Tok pisin (littéralement : langue des oiseaux), il est accompagné de Marc Dozier, son partenaire depuis plusieurs années et réalisateur de ses films. En tournée dans le département pour diffuser leur message, ils se sont arrêtés à Sainte-Maxime et ont présenté leur dernier film « Gardiens de la forêt, le temps des solutions » à Ramatuelle hier soir.
L’école : une chance
Après avoir été introduit par la proviseur de l’établissement, Nathalie Marin, il s’adresse aux 500 d’élèves devant lui : « Je vais essayer d’être rapide car je sais que vous êtes souvent pressés ici. Je remercie la femme cheffe qui a résumé que j’étais mais je tiens à rappeler que je suis qu’un petit chef de ma tribu en PapouasieNouvelle-Guinée. » Pourtant, tout le monde buvait ses paroles comme des maximes de sagesse. « Je n’ai qu’un oeil et une jambe : ma culture et tout ce que mes ancêtres
m’ont appris sur l’environnement. Mais grâce à cette école vous, vous aurez deux yeux, deux yeux et deux jambes », métaphorise-t-il.
Projection de son dernier film
L’après-midi s’est poursuivie avec la projection du film à la
classe de cinquième environnement, les éco-délégués du collège mais aussi de celui de Gassin. Avant la diffusion, Marie-Helène Navarro de l’association « Je fais ma part », qui a organisé cette rencontre, soutient le discours du chef papou et tient à rappeler l’importance des actions collective pour préserver
l’environnement. À la fin du film qui a reçu un chaleureux accueil, les élèves ont pu poser leurs questions principalement autour des coutumes de sa tribu. Certaines l’ont fait sourire mais il y a accordé à toutes un remerciement sincère et une réponse détaillée. Enfin pour sceller ce lien avec le collège, Mundiya Kepanga
a planté un olivier avec l’aide des enfants : « C’est mon arbre préféré en France. J’aime beaucoup la forêt ici, pour moi c’est une région bénie des dieux alors il faut en prendre soin. Pour ma tribu, quand un arbre meurt, c’est une partie de l’humanité qui disparaît. »