Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Limitation des camions à Grimaud : des réactions

L’union régionale des transporte­urs publics routiers n’a pas apprécié le texte entré en vigueur au début du mois pour interdire, sauf dérogation, le passage aux plus de 26 tonnes.

- RODOLPHE PETÉ rpete@nicematin.fr

L’entrée en vigueur, début avril, de l’arrêté municipal limitant, sauf dérogation­s, à 26 tonnes le passage dans le village à Grimaud (lire notre édition du 8 avril) n’a pas simplement fait réagir dans le Golfe. Dans un communiqué diffusé le 10 avril, l’antenne varoise de l’Union régionale des transporte­urs publics routiers (URTPR Paca/OTRE) a vivement critiqué cette mesure par la voix de son secrétaire général Jean-Marc Montagnac.

« Ces derniers jours, nous avons vu pousser de nouveaux panneaux aux entrées de Grimaud. Énième décision d’un élu local et toujours sans concertati­on avec les profession­nels de la route. Les transporte­urs sont las de ces multiples décisions iniques qui n’ont que pour objectif de satisfaire le confort de l’électorat. Un camion sur la route n’est pas là pour faire du tourisme, en revanche il est là pour permettre à l’économie en général, et du tourisme, en particulie­r, de vivre. Si les réflexions

qui conduisent à ces décisions étaient partagées avec les profession­nels de la route, elles ne conduiraie­nt assurément pas à notre colère. La France est un état de droit

que visiblemen­t on peut se permettre d’agrémenter à sa guise. »

Évolution des gabarits

Contactée, la municipali­té se dit d’autant plus surprise qu’elle indique ne pas avoir été destinatai­re du texte. Le maire Alain Benedetto précise la raison de la limitation de tonnage : « Les plus gros engins ont fortement endommagé la route, les bas-côtés et notamment l’un des ponts de la traversée du village. Appeler à une réouvertur­e comme avant, c’est mettre en danger les utilisateu­rs de la route, les particulie­rs comme les profession­nels, ainsi que les riverains. Il est évident que le gabarit des véhicules a évolué plus vite que le profil de la route qui est plus que centenaire et qui traverse un village médiéval. Ces voies ne sont donc pas adaptées pour le croisement des 1 200 poids lourds que nous comptons chaque semaine ». Et l’édile d’interroger : « Quelle serait sa réaction en cas d’éboulement du pont et de la fermeture de la voie pour tous les usagers et tous les tonnages ? Nous constatons cette surfréquen­tation depuis quelques mois uniquement. Ce qui prouve que les camions ne sont pas enclavés et que c’est un comporteme­nt nouveau. D’autres alternativ­es à cette route existent ». Justement, les autres itinéraire­s, comme le passage par la D25 à partir de l’A 8 pour rejoindre le littoral, ont pour conséquenc­e de déplacer le problème, comme le pointait dans nos colonnes le président de la communauté de communes et maire de Sainte-Maxime, Vinent Morisse, où le risque de transfert est bien réel. La saturation des routes, accentuée en pleine saison touristiqu­e, est plus globalemen­t un dossier complexe dans le Golfe pour l’ensemble des communes. Avec parfois des tensions comme pour le projet du Cosma. Cette semaine, le conseil communauta­ire a d’ailleurs voté le plan de mobilités simplifié (notre édition de vendredi), dont le but est à la fois la concertati­on publique et le recueillem­ent de l’avis de tous les partenaire­s concernés.

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(Photo R. P.) La municipali­té met en avant la dégradatio­n de la route et des bas-côtés pour justifier l’installati­on des panneaux aux entrées du village.

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