Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Dadoune, ça décoiffe !

Buteur samedi dernier à Andrézieux, Ottman Dadoune monte en puissance. Arrivé en décembre en provenance de Charleroi, l’avant-centre étoiliste aligne les entrées en jeu convaincan­tes.

- LAURENT SEGUIN

Si comme le prétendent les spécialist­es de la question capillaire, une croissance rapide des cheveux est signe de bonne santé, la forme d’Ottman Dadoune est à l’évidence rayonnante. À tel point d’ailleurs qu’il nous a fallu jongler entre les séances d’entraîneme­nt de l’attaquant étoiliste et son rendez-vous hebdomadai­re chez le coiffeur pour trouver une place dans l’agenda de celui qui en décembre a laissé Charleroi et la troisième division belge derrière lui afin de s’engager avec l’Étoile Fréjus Saint-Raphaël.

Un choix étonnant qui impose forcément une question : qu’est-ce qui a bien pu pousser cet attaquant qui a atteint la Ligue 2 du côté de Quevilly-Rouen en 2021, à mettre ce que Michel Estevan juge comme un « sacré pied gauche » sur les pelouses d’une quatrième division dans laquelle son nouveau club lutte pour son maintien ? «EnBelgique­çasepassai­t mal, explique simplement Dadoune. Il y avait des retards de paiement, ce n’était pas carré. Ici, je connaissai­s Guillaume Khous et Momo Fadhloun. Et je n’avais pas de doute sur le fait qu’on s’en sorte. Pour repartir ensuite sur une saison plus ambitieuse. »

Proches de s’en sortir, les hommes de Michel Estevan semblent l’être. Surtout depuis leur succès à Andrézieux (0-2) où Dadoune a trouvé, samedi dernier, le chemin des filets une vingtaine de minutes après son entrée en jeu. Sa deuxième réalisatio­n avec l’Étoile, qui avait failli intervenir la semaine précédente face au Puy (0-0), alors qu’il venait, là aussi, d’entrer sur la pelouse.

« Je n’ai jamais stressé »

« Il ne m’en faut pas trois ou quatre pour en mettre une, prévient Dadoune quand on le sonde sur son rôle de finisseur. Ma plus grosse qualité, je peux l’exprimer dans la surface. Il m’a fallu un temps d’adaptation, notamment parce que je manquais de rythme et que je découvrais cette division où le jeu est plus rugueux, mais je n’ai jamais stressé. Ça a pris un peu de temps, je le savais, mais depuis trois ou quatre semaines, je me sens très bien. » Son parcours sa forme et surtout ses entrées en jeu convaincan­tes pourraient le pousser à exiger plus de

temps de jeu. Si au-delà de ses qualités techniques, Dadoune n’avait pas aussi un état d’esprit irréprocha­ble.

Estevan : « Je connais sa valeur, mais… »

« Je me lève tous les matins pour débuter les matches, mais c’est au coach de faire ses choix, répond simplement l’attaquant de 29 ans. Et même si parfois ça pique un peu, on est tous dans le même bateau. Tout le monde joue le jeu. »

Estevan loue les qualités, mais surtout l’attitude de Dadoune. « Je connais sa valeur, mais pour le moment je ne peux pas me permettre de changer ce qui se passe bien, explique celui qui, depuis son retour sur le banc étoiliste, en février, affiche un bilan de trois succès et trois nuls, mais aussi de six cleansheet­s. Je sais ce qu’il est capable de faire et je sais aussi qu’en arrivant d’où il vient, se contenter de bouts de match le rend forcément malheureux. Mais j’ai plus besoin de quelqu’un qui va peser sur les défenses que d’un attaquant de surface. »

Un entraîneur qui devrait repartir cet après-midi avec Bongo et Varvat sur le front de son attaque, mais qui refuse de considérer Dadoune comme un simple remplaçant. Et encore moins comme un ‘‘coiffeur’’. 1. Ottman Dadoune a asussi évolué en National, à Chambly,Villefranc­he-sur-Saône, Quevilly et au Puy.

 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Ottman Dadoune, ici face à Aubagne, enchaîne les entrées en jeu convaincan­tes.
(Photo Philippe Arnassan) Ottman Dadoune, ici face à Aubagne, enchaîne les entrées en jeu convaincan­tes.

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