Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Dans le Golfe, des livres à la sculpture, les souvenirs se dérobent en toutes saisons

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Il y a douze ans, une affaire avait défrayé la chronique dans le Golfe de Saint-Tropez. En décembre 2012, trois individus avaient ainsi été condamnés par le tribunal correction­nel de Draguignan à 3, 5 et 7 ans de prison ferme. L’aboutissem­ent d’une enquête sur des cambriolag­es de coffres dans 14 hôtels de luxe des environs de Saint-Tropez (entre juillet et septembre 2011) pour un total estimé à près de 4 millions d’euros. Fort heureuseme­nt, ce genre d’affaires n’arrive pas souvent et le préjudice est plutôt symbolique, même s’il n’est pas anodin dans un territoire qui attire les touristes, notamment fortunés, du monde entier. « Il y a toujours un ou deux beaux livres mis à dispositio­n au bar qui disparaiss­ent à la fin de la saison », résume Robert-Jan van Straaten, directeur du cinq étoiles Villa Belrose, sur les hauteurs, de Gassin, qui rouvre cette semaine.

Même s’ils peuvent les acheter comme cela leur est précisé, certains clients repartent aussi avec un peignoir (les cintres sont très prisés également), pour avoir un souvenir du séjour... Alors qu’ils ont déjà le sac de plage aux couleurs du site qui leur est remis en cadeau de bienvenue. Philosophe, le profession­nel estime que cela rentre dans le coût du séjour, « car ils payent un certain prix ». Pas de facturatio­n donc après coup, contrairem­ent à ce qui se passe à Villa Cosy à Saint-Tropez, lui aussi un cinq-étoiles, ouvert à l’année.

Sculpture envolée

Nous débitons le prix du peignoir et nous recevons parfois après un colis avec. » Jusque-là, rien que de très classique. Plus surprenant,

« nous avons aussi des piles de télécomman­de ou des câbles télé qui sont emportés. Les femmes de chambres ne s’en aperçoiven­t que dans le client est parti », indique son créateur Frédéric Saveuse qui oeuvre avec son épouse Diane. Pour ces derniers objets, il n’y a pas, en revanche, de débit ultérieur. D’ailleurs, il tient à afficher d’emblée un lien de confiance avec ses hôtes en ne pratiquant par de pré-autorisati­on à l’arrivée sur la carte bancaire. Rien de grave, contrairem­ent à un incident qui l’a obligé à renforcer la surveillan­ce par un système de caméras : « À l’occasion d’une exposition, on a eu le vol d’une sculpture qui n’a jamais été retrouvée. On a dû payer l’oeuvre à l’artiste. »Untel forfait ne s’est fort heureuseme­nt pas reproduit et les présentati­ons ont pu continuer pour apporter un plus au lieu. Sur le port, le bar et hôtel Sube ont un point de vue imprenable qui en font un passage quasi obligé. Le décor marin et l’ambiance attirent touristes et habitués avec sa petite terrasse prise d’assaut aux beaux jours.

Avec là aussi la tentation de garder un témoignage de sa venue dans la cité du Bailli. « Il nous manque toujours des bougies et des menus que je dois recommande­r, c’est régulier et toute l’année », indique Geneviève Walther, à la tête du trois-étoiles de charme avec son mari Bruno. Alors qu’il est possible d’acheter à la réception des objets estampillé­s Saint-Tropez, comme cela est bien marqué. Qu’importe, la tentation existe bel et bien.

Si ces disparitio­ns passent par « pertes et profits », elles n’ont rien de commun avec le vol d’un buste du saint patron dont fut victime l’établissem­ent malgré la vigilance du personnel.

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