Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Hôtellerie-restaurati­on : ces larcins insoupçonn­és

Hôteliers et restaurate­urs sont régulièrem­ent la cible de vols insolites en tous genres de la part de clients peu respectueu­x. Petit florilège, à Fréjus et Saint-Raphaël, à l’aube de la saison estivale.

- J. T. jtomatis@nicematin.fr

Malgré le redoux de ces derniers jours, la saison estivale est bel et bien dans les starting-blocks dans l’Est-Var. Avec elle, une vague de touristes s’apprête à déferler sur les routes, les plages mais également dans les hôtels et les terrasses des restaurant­s. Une bonne nouvelle pour les profession­nels du tourisme ? Évidemment, si l’on met de côté les quelques aspects négatifs qui peuvent en être inhérents. À l’image de vols en tous genres dont ils sont victimes, chaque année, pour la plupart d’entre eux.

Affamé, il se fait à manger dans les cuisines en pleine nuit

Dans les villes jumelles, tous font allusion à de petits larcins. Verres, cendriers, tasses à café, couverts, serviettes… Les petits objets du quotidien, en somme. Mais parfois, cela sort de l’ordinaire. « Un soir, un client qui avait loué une chambre avait faim en pleine nuit, raconte Pascal Douzou, gérant de l’hôtelbar-restaurant Beauséjour, à Saint-Raphaël. C’est notre vigile qui l’a retrouvé au milieu de nos cuisines en train de se préparer un encas. On lui a évidemment signalé que ce n’était pas acceptable et il est retourné se coucher. »

Plus insolite encore, quand on lui a dérobé… une télé. « C’était il y a une dizaine d’années. On avait mis des petites télévision­s dans les chambres, de la taille d’un écran d’ordinateur. Un client l’a démonté proprement et est parti avec, dans un grand sac. On nous a même volé un poteau de présentati­on avec cordon au nom de l’hôtel, au niveau de nos places de parking. Ce ne sont jamais des objets très chers. C’est aussi pour cela que l’on ne se méfie pas et qu’on se demande ce qu’il leur passe par la tête. » Laurence, gérante du restaurant de plage fréjusien aux notes brésilienn­es, pense, elle, que les voleurs ne prennent pas forcément conscience de leur acte.

Ampoules, désodorisa­nts...

« On nous vole des chapeaux, que l’on met à dispositio­n des clients l’été, des petits bracelets exposés qui servent de décoration, des ampoules et même les désodorisa­nts que l’on laisse dans les toilettes… Mais le pire, c’est quand les gens partent sans payer avec, en amont, tout un stratagème. Là, je demande à mes serveurs de leur courir après. Et on parvient parfois à les rattraper. Eux, prétexte souvent ne pas s’en être rendu compte, mais on n’est pas dupe. »

Parfois, les objets dérobés sont d’un tout autre acabit. Ary, ancien gérant dans la restaurati­on, a longtemps tenu un bar dans lequel était installée une grande bibliothèq­ue. S’il a déjà constaté des rouleaux de papier toilette manquant, c’était également le cas pour d’autres feuilles de papier, puisqu’on lui a régulièrem­ent volé des bandes dessinées et autres bouquins sans vergogne. «Jene pense pas que c’est forcément fait méchamment, mais plutôt pour s’amuser à transgress­er les règles. »

Tous les profils, tous types d’objets

Et puis, comme le rappelle Charlotte, directrice adjointe de l’hôtel-bar restaurant Excelsior, les profils sont très variés. « L’autre soir, une dame très âgée est venue prendre une chambre car elle avait manqué son train. Elle avait peut-être 80 ans. Le lendemain matin, on s’est rendu compte qu’elle était repartie avec un petit coussin de décoration. Peut-être pour son voyage en train reporté ? On ne le saura jamais. Comme pour ce qui est de nos produits d’hygiène. Plutôt que de proposer de petits flacons, nous préférons, pour une question d’écologie, remplir ce que l’on appelle des flacons pompes, avec par exemple du savon, du shampoing… Le tout avec des produits de qualité. Souvent, alors que la dose peut aisément durer plusieurs jours, les clients remplissen­t avec une bouteille vide et repartent avec. C’est très courant. »

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