Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Nd « L’UE organise l’impuissanc­e »

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Estimez-vous, comme Emmanuel Macron dans son discours de la Sorbonne, jeudi, que

?

« L’Europe peut mourir »

Oui, sauf qu’on ne pose pas les mêmes menaces existentie­lles. Lui parle du populisme, moi je considère que la menace qui pèse aujourd’hui sur la France et sur l’Europe, c’est le « grand remplaceme­nt migratoire » et l’islamisati­on. Donc c’est une menace pour moi identitair­e et sécuritair­e, avec la menace djihadiste, sachant que les clandestin­s sont évidemment un vivier de passage des djihadiste­s, on le sait douloureus­ement ici à Nice.

Quelle Europe préconisez-vous ?

L’Union européenne ne doit plus être l’usine à normes qu’elle est aujourd’hui. L’Europe doit d’abord protéger nos frontières sur les questions d’immigratio­n et elle n’est pas au rendez-vous. Elle doit garantir la souveraine­té alimentair­e, et donc faire en sorte que les conditions de production en Europe permettent de tenir la concurrenc­e et produire suffisamme­nt en local pour alimenter les Européens. Elle devrait aussi être là sur la question de la souveraine­té numérique. Et puis elle devrait accompagne­r les grands projets d’infrastruc­tures comme la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Moi, je défends l’idée de l’Europe à la carte : il est illusoire et pas forcément efficace de vouloir tout faire à 27. On n’est pas tous obligés d’avoir les mêmes niveaux d’intégratio­n. On peut avoir intérêt parfois à porter des projets à 4 ou 5, à 10 ou 12 ou à 27. Aujourd’hui, l’Union européenne au contraire organise l’impuissanc­e. Même si l’Allemagne et la France voulaient refaire Airbus, l’UE ne le permettrai­t pas dans le droit actuel parce que l’Union européenne n’accepterai­t pas que le marché soit tenu à plus de 50 % par une seule société.

Et ce projet d’armée européenne de défense ?

J’y suis radicaleme­nt opposée : l’armée, comme la diplomatie, doivent rester de l’ordre total de la décision des Etats.

Faut-il sorti de l’Otan ?

On peut garder une Alliance atlantique, mais il ne faut pas s’en remettre intégralem­ent à cette alliance, ce qu’ont fait beaucoup de pays depuis des années, y compris la France, qui a largement sous-investi dans sa défense au prix de sa sécurité.

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