Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Miou-Miou “larguée”... le temps d’un film

L’actrice Miou-Miou était hier à Toulon, à la faveur de l’avant-première du film au Pathé Liberté. À ses côtés, la réalisatri­ce Éloïse Lang, et le comédien Sylvain Quimène

- 1. Les deux jeunes femmes sont très amies à la ville.

FMiou-Miou, comment avezvous rejoint cette aventure ? C’est Éloïse qui est venue me chercher et tout m’a plu dans ce projet. En plus, je suis assez flattée que l’on ait pensé à moi. Incarner la mère des deux Camille était formidable, et les répliques sont extraordin­aires. Ça claque comme des coups de fouet ! C’est drôle d’une façon intelligen­te. C’est un film qui fait du bien ! Il dégage une formidable énergie. Je pense qu’il y avait aussi beaucoup en raison du séjour de deux mois à La Réunion (elle rit).

Certaines scènes ont-elles été difficiles à tourner pour vous ? L’étoile de mer par exemple ? (Rires) Je me suis entraînée le matin ! En fait, pour réussir l’étoile de mer, il faut être très calme. Pour tout dire, j’ai été vexée parce que j’avais remarqué une dame qui traînait sur le tournage. Je me suis demandée s’ils avaient prévu une doublure pour moi. Ça m’a énervé ! Je voulais prévenir Éloïse avant, que je n’y arriverai pas... Parce que c’est quand même idiot de ne pas pouvoir mettre la tête dans l’eau non ? Et finalement, je me suis entraînée… Mais ce n’est pas tout à fait une cascade ! C’est comme pour la scène de la tyrolienne... Quand je pense qu’il y a des parcs d’attraction où l’on paie pour le faire. Éloïse Lang: quand je lui ai demandé de le faire, elle m’a regardé limite, vexée, et m’a dit : évidemment.

Comment s’est passée la rencontre avec les deux Camille ? Miou-Miou : Je ne sais plus si c’est dans les premières lectures que le déclic s’est produit… On a beaucoup travaillé en amont sur ce film, on a beaucoup échangé. Je crois d’ailleurs que c’est la première fois que l’on travaille autant en amont… En tout cas, la rencontre a été tout à fait naturelle.

Éloïse, c’est difficile d’écrire une comédie ? Éloïse Lang: la comédie, c’est une partition à jouer, c’est de la musique. Il faut que cela soit rythmé, il ne doit pas y avoir de temps morts. Donc il y a des scènes que l’on a chorégraph­iées. C’est très précis. Pour éviter les fausses notes, il faut bien travailler sa partition. C’est ce que j’ai cherché à faire dès l’écriture en fait. Pour que le trio marche aussi bien, elles étaient en permanence en train de chercher l’émulation. Les comédiens m’ont énormément donné. Ils étaient tous au service de cette histoire. Aussi bien les rôles principaux que les rôles secondaire­s.

Quelles limites vous posezvous dans l’écriture ? Mon dogme, c’est que rien ne doit être gratuit. On peut aller très loin quand c’est justifié. Dans la situation, dans le caractère des personnage­s. Tout est accepté à partir du moment K. M. kmichel@nicematin.fr où on se dit : ça n’aurait pas pu se passer autrement. Je ne me mets pas de limites à part celle-là.

Miou-Miou : Ce qui m’a frappé quand j’ai lu le scénario, c’est qu’il n’y pas d’autocensur­e dans l’écriture d’Éloïse. Ce que moi je ferai de façon inconscien­te, parce que c’est inhérent à l’époque, « de peur de »… Quand j’ai vu jusqu’où elle allait dans l’écriture, et avec une facilité déconcerta­nte, je me suis dit que ça faisait du bien.

Maintenant que « Larguées » s’apprête à sortir sur les écrans, quels sont vos projets ? Éloïse Lang : Je prépare ma prochaine comédie. Le process de création met du temps à se remettre en marche mais là, c’est comme si j’avais un petit radar où toutes les conversati­ons, ce que je vois, j’entends, passe par le filtre de l’écriture. RECUEILLIS PAR K. M.

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(Photo Laurent Martinat)

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