En avarie et en perdition dans une nuit de tempête
Deux navigateurs sont rentrés sains et saufs à Saint-Mandrier, après le remorquage de leur voilier par la société nationale de sauvetage en mer. Ils étaient à la dérive au sud de Toulon
Une avarie, en pleine nuit et dans une mer déchaînée, a failli coûter la vie à deux navigateurs, qui ont été secourus à 35 km au large de Toulon. Les deux hommes étaient en détresse lorsqu’ils ont donné l’alerte, mercredi soir un peu avant minuit. Le coup de vent faisait rage, avec une houle très creusée. À bord, la baume de la grande voile avait cassé, de sorte que le voilier de 7 m ne pouvait plus être manoeuvré. Au terme d’une opération de secours rendue périlleuse par des conditions météo dantesques et une succession d’avaries, les hommes de la société de sauvetage en mer (SNSM) ont réussi à remorquer le voilier et à le ramener à bon port. Rentrés hier midi à Saint-Mandrier, les deux plaisanciers qui étaient partis la veille de Sète, direction Ajaccio, ont dit toute leur reconnaissance pour les bénévoles qui leur ont certainement sauvé la vie. « Cette intervention restera gravée dans les mémoires. Elle a duré plus de dix heures en tout, confie Jean-Louis Kleparsky patron de la station SNSM La Seyne/Saint-Mandrier. Par moments, on ne voyait plus le voilier, les vagues passaient au-dessus de la tête. Il y avait des creux énormes » – de 4 m de hauteur. Impossible de ramener à bord les deux hommes, impossible de s’approcher de près.
Coup de vent
Une frégate de la Marine nationale, le Jean-de-Vienne, est restée à proximité, pour une assistance d’urgence, en cas de gros pépin. « Les vagues passaient par-dessus le voilier, c’étaient des paquets d’eau », ont témoigné Xavier et Jérôme, les deux plaisanciers âgés d’une trentaine d’années, à leur arrivée. Une immense goélette à cinq mâts, le Club Med 2 s’est aussi déroutée pour rester présent auprès des navigateurs en détresse. Les opérations de secours ont été dirigées depuis La Garde par le Crossmed, qui coordonne les interventions urgentes en mer. Il aura fallu six heures de remorquage, dans un vent incessant, avant de se mettre à l’abri dans la rade de Toulon. « Le coup de vent était annoncé, on savait que ça allait taper » ,regrette un sauveteur. Heureusement, le chef de bord a montré sa maîtrise de la navigation. Belle mission. Car tout le monde
est rentré vivant.