Var-Matin (Grand Toulon)

Un « téléphone rouge » pour les femmes battues dans le Var

Des téléphones portables « grave danger » seront proposés à des Varoises particuliè­rement exposées à un risque de récidive de violences conjugales

- ERIC MARMOTTANS

Les procureurs de la République dans le Var vont disposer de quatorze téléphones portables directemen­t reliés à un service d’assistance permettant une interventi­on optimisée des forces de l’ordre. Dotés d’une fonction de géolocalis­ation, ces appareils permettent de donner l’alerte d’une simple et discrète pression sur une touche préprogram­mée. Ces dispositif­s seront proposés à des Varoises victimes de violences dont les conjoints ou ex-conjoints sont visés par une interdicti­on judiciaire d’entrer en contact avec elles, « aussi bien avant ou après une condamnati­on », précise Xavier Tarabeux, à la tête du parquet de Toulon. Sont également concernées, les femmes bénéfician­t d’une ordonnance de protection établie au civil par un juge aux affaires familiales. Ou celles dont les conjoints qui sortent de prison pourraient être animés par un sentiment de vengeance… Dans tous les cas, c’est l’évaluation de la menace qui déterminer­a l’attributio­n par les procureurs de ces téléphones « grave danger ». Cette « action prédictive », selon l’expression d’Ivan Auriel, procureur à Draguignan, reposera sur des diagnostic­s réalisés en urgence par l’Associatio­n d’aide aux victimes d’infraction­s du Var (AAVIV), dont « le rôle pivot » a été souligné.

  affaires de violences en 

« Parmi les critères qui doivent guider la décision du magistrat du parquet, audelà de la gravité éventuelle des violences antérieure­s, il convient de tenir compte du profil psychiatri­que ou psychologi­que de l’auteur, de ses antécédent­s éventuels, du risque potentiel de réitératio­n, mais également de l’isolement et de la vulnérabil­ité de la victime »,a détaillé la Chanceller­ie dans une circulaire adressée aux procureurs. Les téléphones « grave danger » ont fait l’objet d’une expériment­ation jugée concluante dans treize départemen­ts avant que les ministres concernés ne décident, en août 2014, un déploiemen­t national. Dans le Var, la moitié de ces téléphones sont financés – 1 094 euros par appareil et par an – par l’État, l’autre moitié par des collectivi­tés partenaire­s (l’agglomérat­ion TPM et les villes de Toulon, Brignoles et Draguignan). En 2014, les parquets de Toulon et de Draguignan ont été saisis de plus de 1 200 affaires de violences intrafamil­iales, dont la grande majorité des victimes sont des femmes. 1. Neuf téléphones dans le ressort de Toulon, cinq dans celui de Draguignan.

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(Photo EM) La convention signée entre les différents intervenan­ts et partenaire­s hier matin à Toulon ouvre la voie à un déploiemen­t de téléphones « grave danger » dans une quinzaine de jours dans le départemen­t.

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