Un « téléphone rouge » pour les femmes battues dans le Var
Des téléphones portables « grave danger » seront proposés à des Varoises particulièrement exposées à un risque de récidive de violences conjugales
Les procureurs de la République dans le Var vont disposer de quatorze téléphones portables directement reliés à un service d’assistance permettant une intervention optimisée des forces de l’ordre. Dotés d’une fonction de géolocalisation, ces appareils permettent de donner l’alerte d’une simple et discrète pression sur une touche préprogrammée. Ces dispositifs seront proposés à des Varoises victimes de violences dont les conjoints ou ex-conjoints sont visés par une interdiction judiciaire d’entrer en contact avec elles, « aussi bien avant ou après une condamnation », précise Xavier Tarabeux, à la tête du parquet de Toulon. Sont également concernées, les femmes bénéficiant d’une ordonnance de protection établie au civil par un juge aux affaires familiales. Ou celles dont les conjoints qui sortent de prison pourraient être animés par un sentiment de vengeance… Dans tous les cas, c’est l’évaluation de la menace qui déterminera l’attribution par les procureurs de ces téléphones « grave danger ». Cette « action prédictive », selon l’expression d’Ivan Auriel, procureur à Draguignan, reposera sur des diagnostics réalisés en urgence par l’Association d’aide aux victimes d’infractions du Var (AAVIV), dont « le rôle pivot » a été souligné.
affaires de violences en
« Parmi les critères qui doivent guider la décision du magistrat du parquet, audelà de la gravité éventuelle des violences antérieures, il convient de tenir compte du profil psychiatrique ou psychologique de l’auteur, de ses antécédents éventuels, du risque potentiel de réitération, mais également de l’isolement et de la vulnérabilité de la victime »,a détaillé la Chancellerie dans une circulaire adressée aux procureurs. Les téléphones « grave danger » ont fait l’objet d’une expérimentation jugée concluante dans treize départements avant que les ministres concernés ne décident, en août 2014, un déploiement national. Dans le Var, la moitié de ces téléphones sont financés – 1 094 euros par appareil et par an – par l’État, l’autre moitié par des collectivités partenaires (l’agglomération TPM et les villes de Toulon, Brignoles et Draguignan). En 2014, les parquets de Toulon et de Draguignan ont été saisis de plus de 1 200 affaires de violences intrafamiliales, dont la grande majorité des victimes sont des femmes. 1. Neuf téléphones dans le ressort de Toulon, cinq dans celui de Draguignan.