Air France : un plan social en peut être « évité »
Encouragé par le gouvernement, Air France a reconnu, hier, qu’il était encore possible « d’éviter » un plan social lourd en 2017, après avoir mis à pied les cinq salariés poursuivis pour les violences commises au CCE, qui s’estiment désignés « coupables avant d’être jugés ». L’interpellation de ces cinq hommes au petit matin avait suscité une salve d’indignations à gauche et parmi les syndicats, poussant le gouvernement à insister sur l’importance du dialogue social pour éviter une restructuration, après avoir dans un premier temps uniquement condamné les violences. Le message semble avoir été entendu.
La fin d’année comme date butoir ?
La compagnie a pour la première fois officiellement communiqué sur un possible retrait de la deuxième phase de son plan de réduction de voilure en 2016 et 2017. « Le plan de réduction de l’activité en 2017 peut encore être évité si la négociation (avec les syndicats) aboutit rapidement », a indiqué la direction du groupe Air France-KLM à l’issue d’un conseil d’administration du groupe. Ce message, la direction d’Air France l’avait déjà transmis aux organisations syndicales, reçues tour à tour depuis une semaine. Les syndicats évoquaient la fin d’année comme date butoir de négociation. Faute d’accord avec les pilotes sur un premier plan de productivité et de croissance, la compagnie avait présenté le 5 octobre au comité central d’entreprise un plan alternatif de «restructuration » menaçant 2900 emplois (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1 700 au sol). Dans le premier plan, Air France demandait à tous les navigants de voler une centaine d’heures en plus par an, à salaire égal. Le PDG du groupe Air France-KLM Alexandre de Juniac a noté, hier, que direction et syndicats « préfèrent un plan de croissance de l’activité, dont la mise en oeuvre est conditionnée à des économies de coûts négociées, plutôt qu’un plan de restructuration aux conséquences sociales plus lourdes ».