L’UE fait pression sur la Turquie pour freiner le flux migratoire
L’UE est prête à faire des « concessions » à la Turquie mais en échange d’engagements sérieux de sa part pour tarir le flux de migrants vers l’Europe, ont prévenu les dirigeants européens réunis à Bruxelles hier. Ce nouveau sommet sur la crise migratoire vise à coordonner les efforts diplomatiques au-delà des frontières européennes, alors que les vagues de migrants continuent d’arriver à l’approche de l’hiver. L’Europe doit aider Ankara « à prendre soin des réfugiés » et à mieux surveiller ses frontières, a insisté la chancelière allemande Angela Merkel, martelant qu’il n’était pas acceptable que l’espace maritime entre la Turquie et la Grèce soit « aux mains des passeurs ». La traversée de la mer Égée, route principale des réfugiés syriens pour gagner l’Europe, a une nouvelle fois été endeuillée, hier, avec la mort de sept personnes (lire page ) après la collision entre une embarcation en bois et un patrouilleur grec au large de l’île de Lesbos. La Turquie, limitrophe de la Syrie et qui accueille déjà plus deux millions de réfugiés, est « devenue la porte d’entrée pour des centaines de milliers de réfugiés vers l’Europe », a rappelé la Commission européenne. Deux commissaires ont eu des entretiens, hier, à Ankara avec les autorités turques sur un « plan d’action ». Selon des sources européennes, l’exécutif de l’UE serait désormais prêt à mettre sur la table jusqu’à trois milliards d’euros d’aides. Mais tout dépendra, in fine, de ce que les États membres accepteront de débourser.