Var-Matin (Grand Toulon)

« Donner %, tout le temps »

Le nouvel entraîneur du HTV, Kyle Milling, veut que son équipe montre un visage combatif. L’ancien pivot, fan de gagne, n’en démord toutefois pas : le club joue le maintien cette saison

- PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME RATHELOT grathelot@varmatin.com

Àune semaine pile poil de la reprise de la Pro B – le HTV reçoit Le Portel vendredi prochain au palais des sports – Kyle Milling nous donne le premier entretien de sa carrière d’entraîneur. Âgé de 41 ans, le Franco-Américain a déjà passé neuf saisons à Hyères-Toulon, dont sept en tant que joueur. Pivot réputé et remémoré pour son jeu physique (« j’en ai encore mal aux côtes », souriait le joueur de Bourg, Georgi Joseph), le néo-coach a bâti une équipe à son image: agressive et tournée vers la gagne.

Le championna­t reprend dans une semaine. Dans quel état d’esprit êtes-vous ? Il y a de l’excitation. Depuis que j’ai pris le job, tout le monde parle du  octobre. Le fait qu’on commence contre Le Portel, qui a mis fin à notre belle saison l’an dernier (en quarts de finale des play-offs, Ndlr), ça donne encore plus de motivation. Les dirigeants ont travaillé pour que le club progresse. On veut voir comment ça va se dérouler niveau basket et autour du match. Le spectacle, c’est important. Il faut que les gens passent un bon moment.

Ce sera votre premier vrai match en tant que coach. Y a-t-il une pression particuliè­re ? Elle monte un peu depuis mercredi soir (et la fin de la Leaders Cup, Ndlr) .Le chronomètr­e est déclenché. Après, la pression, je ne sais pas s’il y en a plus à la re qu’à la e journée. Mon expérience en tant que joueur me donne un peu de confiance. Je connais la pression du résultat, du public… Je n’ai pas peur de ça. Quand le match commence, c’est comme si j’étais tout seul dans la salle, je reste concentré sur le job. Je sais comment ça marche mentalemen­t.

Mais vous aurez moins le pouvoir de faire changer le cours du match ? Au contraire, je peux le changer encore plus. C’est moi qui peux dire au meneur d’annoncer un système, qui peux changer la défense…

Êtes-vous satisfait du recrutemen­t ? (Sourire) Je suis content de l’esprit des joueurs que l’on a pris. Ils sont toujours à fond et je n’ai pas besoin de perdre mon temps à crier, à les motiver. Je voulais cet esprit guerrier.

Sentez-vous la confiance du président ? Oui, j’espère qu’il a confiance en moi (rires). Ce n’est pas encore un connaisseu­r de basket, mais il veut un esprit toulonnais, une équipe qui se bat, agressive, qui plonge sur tous les ballons au sol… Pour lui, c’est le plus important. Ça correspond à ma philosophi­e de jeu.

Comment définissez-vous le style de jeu que vous voulez mettre en place? Déjà, à chaque fin de match, je ne vais pas chercher les excuses (la fatigue, l’adresse…). Si on perd, c’est que l’adversaire était plus fort, point final. Je veux qu’on donne  %, tout le temps. On a onze joueurs, on peut faire tourner l’équipe. Je veux que celui qui entre en jeu donne tout pour l’équipe, le maillot et le club. On a la e masse salariale de Pro B… Si on donne plus que les autres en termes d’énergie et de combativit­é, on peut rattraper notre déficit en basket.

L’aspect physique va-t-il prédominer ? C’est plus la combativit­é. Je veux que les mecs jouent physique. Il faut se donner à  % de nos moyens.

Vous semblez accorder une attention particuliè­re à la défense… C’est la meilleure attaque… C’est un moyen de trouver la confiance. Quand tu arrêtes quelqu’un, tu en gagnes. Si on défend, qu’on prend les rebonds, ça donne toujours une chance de gagner les matches. J’espère laisser les adversaire­s dans les  points. Après, je veux surtout gagner les matches, peu importe le score.

Pour les systèmes offensifs, avezvous vos principes ou vous adaptez-vous aux joueurs ? Le coach doit toujours s’adapter. On ne peut pas forcer un joueur à faire quelque chose qu’il ne peut pas. Le plus important, c’est de partager le ballon. Que les joueurs aient confiance en eux et en leurs coéquipier­s. Qu’ils soient dans les meilleures conditions. Car le basket, c’est - % de mental. L’adresse, c’est comme une maladie. Si ton copain marque - paniers, tu vas en marquer aussi. À l’inverse… Qu’est ce qui va changer par rapport à Laurent Legname, dont vous avez été le coéquipier, puis l’adjoint pendant deux ans ? J’ai appris beaucoup de choses en travaillan­t avec lui, comme avec les autres entraîneur­s que j’ai côtoyés (il cite Jean-Louis Borg) .Je fais le mélange entre tout ça, en ajoutant une touche personnell­e. Je suis américain, et aux ÉtatsUnis, il y a beaucoup de rigueur aux entraîneme­nts, mais le coach doit donner beaucoup de confiance aux joueurs. J’aime bien parler avec eux en dehors du terrain, les connaître, pour être capable de sentir s’ils ne sont pas bien mentalemen­t, s’ils ont des problèmes. Je veux pouvoir les aider, et pas seulement sur le terrain.

Quel sera le rôle de vos adjoints ? Valentin (Castel), qui entraîne les cadets France, et Mike (Pivaud, coach de la N) viennent faire un travail individuel avec les joueurs. Et Sébastien (Devos, son adjoint) fait beaucoup plus, dans la préparatio­n du match, le scouting des adversaire­s. Il a un rôle important, j’ai confiance en lui !

L’objectif déclaré du club reste le maintien. Vous jouez vraiment ça ou vous avez une idée derrière la tête ? Oui, je joue vraiment le maintien. C’est le plus important. Faut pas rêver, on ne va pas finir deuxièmes chaque année. L’année dernière, on a fait une belle saison, mais j’espère que c’est la dernière fois qu’on en parle. Je ne veux parler que de celle qui vient… On a toujours la e masse salariale, il faut être réaliste… Après, l’objectif, c’est de gagner le plus de matches. Je suis compétiteu­r… Si je joue au Uno avec mon fils, même quand il avait  ans, je voulais gagner.

Avez-vous des certitudes après la période de préparatio­n ? On a montré des bonnes choses, des deux côtés du terrain. On a défendu comme des chiens. Tout le monde a eu la chance de s’exprimer. On a montré, déjà, qu’on jouait collective­ment. Il faut continuer de s’entraîner, en travaillan­t les détails, les petits plus qui pourront nous faire gagner des matches en championna­t. Le côté négatif, c’est qu’on a fait toute la préparatio­n sans poste  majeur, il va falloir intégrer Robert (Nyakundi, le joker de Spain, Ndlr) très vite.

 ?? (Photo PQR/Le Progrès) ?? Le HTV entraîné par Kyle Milling devrait afficher un esprit guerrier. C’est le souhait premier du coach franco-américain Cup à Bourg-en-Bresse), pour sa première saison à la tête d’une équipe profession­nelle.
(ici en Leaders
(Photo PQR/Le Progrès) Le HTV entraîné par Kyle Milling devrait afficher un esprit guerrier. C’est le souhait premier du coach franco-américain Cup à Bourg-en-Bresse), pour sa première saison à la tête d’une équipe profession­nelle. (ici en Leaders

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