Silence, on tourne à la base navale
En tournage sur la base navale et parfois à bord du sous-marin Rubis, les équipes du film Le Locataire nous ont ouvert leurs portes. Avec le concours de la Marine nationale
Ces deux mondes du silence avaient manifestement beaucoup à se dire. Autorisées à tourner sur la base navale et même à bord du sous-marin nucléaire, Rubis, pour les besoins d’une comédie intitulée Le Locataire, la réalisatrice Nadège Loiseau et ses équipes achevaient hier à Toulon, les scènes d’un film dont la tête d’affiche est Karin Viard et dont la sortie dans les salles est prévue pour la fin 2 016. Si quelques incontournables « silence, on tourne » ont logiquement entrecoupé notre immersion à bord du tournage, la production a pris le temps de nous expliquer les spécificités d’une réalisation dans une enceinte ultra-protégée.
« Au départ, ça n’était pas gagné »
« Des contraintes, il y en a 800 et même 1 000. Alors j’ai adapté mon scénario, mais je fais quand même un film et pas un documentaire ,nousa confié la réalisatrice. Au départ, ce n’était pas gagné. Mais dès notre entrée dans le sous-marin, on s’est finalement rendu compte que l’on avait des modes de fonctionnement assez proches entre l’équipage du navire et l’équipe de tournage, et après trois jours, on se comprend très bien ». Là, au coeur d’une base sur laquelle la vie poursuit son cours, avec des transferts de munitions, de la maintenance nucléaire ou encore de l’embarquement de matériel, là sur le quai, tout proche d’un sousmarin encore actif et qui est d’ores et déjà reparti en opération aujourd’hui, le commandant Maloingne reprenait en écho les propos de la cinéaste. « On fait un boulot qui est finalement très similaire, avec un travail d’équipe et de coordination. Le parallèle est même fascinant », s’étonnait le commandant.
« Des deux côtés, il n’y a aucune improvisation »
« La richesse de matériel, le nombre de personnes à gérer, la préparation millimétrée sont très proches », abondait ensuite le commandant de la base navale. Des deux côtés, il n’y a aucune improvisation, c’est très précis », concluait le commandant Gaubert entre deux prises. Des prises répétées presque inlassablement. Une fois, deux fois, trois fois. « On la refait ». « On la refait encore ». Une répétition presque digne d’un défilé du 14-Juillet et qui étonnait jusque les figurants, marins de leur état. « Un film c’est un combat de tous les instants », nous a glissé la réalisatrice. Définitivement, le cinéma et la Marine étaient faits pour se rencontrer.