Les portraits d’Eduardo Arroyo à l’Hôtel des arts
La force du destin, nouvelle expo à l’Hôtel des arts à partir d’aujourd’hui, c’est celle d’Eduardo Arroyo, « célèbre peintre, graveur, lithographe, sculpteur...». C’est aussi celle des nombreux portraits de personnalités célèbres ou pas, que l’artiste a transcendées à travers huiles, dessins, estampe, photographie ou sculpture. Afin de donner une vision d’ensemble de la carrière de ce représentant majeur de la figuration narrative et de la Nouvelle figuration, « je ne voulais pas faire une rétrospective, je ne voulais pas faire une anthologie, je voulais un thème récurrent de sa carrière : celui du portrait », confiait Oliva Maria Rubio, hier, avant le vernissage.
Personnages historiques, boxeurs
Né en pleine guerre civile en Espagne, l’artiste qui a passé de nombreuses années en exil à Paris livre aussi des oeuvres éminemment politiques. Toute la ville en parle (ci-dessus), prêtée pour la première fois pour une exposition par un collectionneur privé dégage l’atmosphère d’oppression, de peur permanente et d’emprisonnement que l’on imagine bien dans l’Espagne de cette époque. « Ce titre peut faire référence aux multiples déclarations d’intention pour renverser le régime franquiste, qui s’est finalement éteint par la belle mort de son auteur, paisiblement dans son lit », rappelle le commissaire d’exposition. Les collages photos aux visages de femmes biffés, et de nombreuses autres oeuvres - une salle entière leur est consacrée - témoignent de la condition de l’enfermement du féminin dans la société. D’autres salles rassemblent une série de portraits d’écrivains, ou de boxeurs qu’il a représentés au sommet de leur art et dans leur déchéance. Trois sculptures, Tolstoï-Bécassine, Balzac, Dante-Cyrano de Bergerac ont été réalisées par l’artiste, spécialement pour l’Hôtel des arts. Le regard unique et transperçant d’un contemporain sur son temps.