Région : la dernière séance du président Michel Vauzelle
Ambiance électrique hier pour la dernière séance plénière du conseil régional, sur fond de campagne électorale. Entre débats enflammés et hommages au président sortant
Non, il n’y avait pas que la famille Le Pen hier à Marseille ! La folle agitation médiatique qui a accompagné chacun des pas du grand-père ou de sa petite-fille (lire nos informations générales) n’a fait qu’en rajouter une couche. Pour cette dernière séance plénière de la mandature Vauzelle, l’atmosphère était vraiment très spéciale. « Quoi, tu es candidat aux régionales et tu n’es pas là ? » Il ne les avait pas tous invités, loin de là, mais le président Michel Vauzelle a eu droit, pour sa dernière, à un parterre de candidats. Entre ceux qui sont déjà dans la place et qui veulent y rester et ceux qui espèrent y entrer, les prétendants se marchaient littéralement sur les pieds. De quoi amuser (intérieurement) celui qui a siégé durant trois mandats à la présidence... Et qui a tourné une longue page de la Région, résumée en une phrase : « Notre bilan, c’est un bilan de gauche ! » Dans un long discours, celui qui fut un proche de François Mitterrand a rappelé le travail accompli, guidé par « l’envie de changer le visage de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’installer dans son rôle de collectivité de référence » au coeur de sa chère Méditerranée. Et mettant aussi en garde ses successeurs et tous les autres : « Notre République a besoin de trouver une nouvelle façon de faire de la politique qui corresponde mieux aux attentes des jeunes. » Remerciant aussi son opposition de droite « qui a joué son rôle avec cette attitude républicaine qui fait l’honneur de notre République ». Mais aussi les élus du FN « qui (lui) ont rappelé avec beaucoup de constance tout ce que nous devons éviter pour le bien de cette Région et de la France. »
Leurs derniers messages au président
Yannick Chenevard pour le groupe de droite : « En dix-sept ans, nous n’avons cessé de vous rappeler combien nos conceptions de la société, de l’économie, de l’emploi, etc. sont éloignées de votre majorité. En dix-sept ans votre attitude a toujours été courtoise, respectueuse, républicaine. En dix-sept ans vous avez conservé la dignité qui sied à celui qui doit incarner la légitimité sortie des urnes, même si ce choix ne nous convenait pas. » Jean-Marie Le Pen pour le groupe FN : « Vous nous laissez un héritage calamiteux. Vous avez encouragé la préférence étrangère et vous avez préféré les Érythréens aux Azuréens ! Vous n’avez pas construit un seul kilomètre de route, pas un seul lycée. Et vous avez discriminé les élus FN car la République, pour vous, c’est l’exclusion ! » Gérard Piel pour le Front de gauche : « Je ne vais pas énumérer les acquis de ces trois mandats mais tout de même, il n’y a pas lieu de rougir de notre bilan et des avancées que nous avons permis. Tout cela ne s’est pas fait sans débat, ni même sans friction au sein de la majorité, mais aujourd’hui ces avancées sociales existent et qui pourrait oser les supprimer? » Philippe Chesneau pour EELV : « Merci pour avoir laissé l’écologie prendre de la place dans votre institution. Pour votre rassemblement unitaire, votre probité, pour le soutien aux migrants, etc. Mais c’est la fin d’une histoire, celle de la gauche avec l’écologie. Et le début d’une autre ; celle de l’écologie, avec la gauche. »