Six ans ferme pour des violences sur un bébé au Luc
Six ans de prison ferme, accompagnés d’un mandat de dépôt à l’audience, ont été infligés par le tribunal correctionnel de Draguignan à Raphaël Lucien, 32 ans, pour des violences habituelles commises au Luc sur un bébé de 14 mois. Sa compagne Véronique, 36 ans, mère de la petite victime, a été condamnée à trois ans de prison ferme, pour n’avoir pas dénoncé aux autorités ces mauvais traitements, commis de mars 2011 à mai 2012. Le garçonnet, désormais âgé de 4 ans, a été confié à l’Aide sociale à l’enfance. Il a surmonté la plupart de ses multiples traumatismes physiques et a pu être inscrit en maternelle. Ses séquelles psycho sexuelles ne pourront être évaluées qu’à l’adolescence.
Bébé en détresse respiratoire
Les violences à répétition subies par le petit Eric, de la part du compagnon de sa mère, ont été révélées le 30 mai 2012. Ce matin-là, Raphaël Lucien s’est présenté dans un cabinet médical du Luc, avec dans les bras le nourrisson inconscient. Par hasard, un pompier en repos se trouvait dans la salle d’attente. Devant l’état du bébé, qui était tout bleu parce qu’en détresse respiratoire, il a immédiatement alerté ses collègues et les gendarmes. Le petit Eric a été transporté par hélicoptère à l’hôpital de La Timone. Le service des urgences pédiatriques, au vu des nombreuses lésions au visage, aux membres, au cou, au tronc et aux organes génitaux, a diagnostiqué un syndrome du bébé secoué, ainsi qu’un étranglement et de multiples coups portés à main nue sur l’ensemble du corps.
Martyrisé pendant des mois
Ces lésions étaient d’âges différents, certaines remontant à plus de deux mois. Les hématomes et hémorragies à l’intérieur du crâne, ainsi que les ecchymoses autour du cou, indiquaient que le bébé avait été secoué et étranglé le matin même. La veille au soir, le bébé avait reçu un coup de poing dans les testicules. Et plusieurs semaines auparavant, il avait reçu des coups sur les mains qui lui avaient fracturé trois doigts. Raphaël Lucien a reconnu être à l’origine de ces blessures, parce qu’il ne supportait plus les cris et les pleurs de l’enfant. Cela l’empêchait de dormir dans la journée, parce qu’il travaillait de nuit. Il lui donnait des claques et de grosses fessées. Il lui arrivait de jeter le bébé dans son lit, de lui lancer des verres d’eau à la figure, ou de lui serrer le crâne entre ses pouces. Pour autant, ces actes lui paraissaient être des pratiques éducatives normales.
Un nouvel enfant
La mère n’avait pas assisté à des violences, perpétrées en son absence. Quant aux corrections dont elle avait été témoin, elle les jugeait exagérées et en avait fait part à son compagnon. Cependant, elle avait indiqué à leurs proches que les marques que portait l’enfant venaient de chocs contre la table basse du salon, où il faisait ses premiers pas. Ces faits sont intervenus dans un couple psychologiquement carencé, avec parfois un vécu de maltraitance et l’abus de divers toxiques. Il est apparu devant le tribunal que, si une séparation était intervenue lors de la découverte des faits, le couple s’était reformé depuis et qu’un nouvel enfant était né. Les deux condamnés ont fait appel, entraînant un appel incident du parquet.