DSK cité dans une plainte pour escroquerie
Une enquête préliminaire a été ouverte en juillet par le parquet de Paris après une plainte pour escroquerie d’un actionnaire d’une société d’investissement en faillite dont Dominique Strauss-Kahn était un des administrateurs, a indiqué vendredi une source judiciaire. « A ce stade, il est prématuré de s’avancer sur le devenir de cette enquête » ,révélée, hier matin, par France Inter et Le Parisien Magazine, a mis en garde cette source. Outre la désignation de juges instructeurs ou la citation directe devant un tribunal, le parquet peut décider de classer sans suite. Les infractions présumées reprochées dans sa plainte par un ex-actionnaire de la société LSK sont susceptibles d’avoir été commises hors du territoire national, au Luxembourg, à Chypre ou encore à Monaco. Un point de compétence juridictionnelle que la défense de l’ancien patron du FMI n’a pas manqué de soulever, indique une source proche du dossier. Avant d’aborder éventuellement le fond de l’affaire, les enquêteurs devraient convoquer le plaignant, Jean-François Ott, ancien p.d.g. de la société immobilière luxembourgeoise Orco Property Group, pour qu’il « précise les termes de sa plainte », ajoute-t-on. Il n’a pour le moment pas reçu de convocation, a indiqué une autre source proche du dossier. Selon cette source, JeanFrançois Ott pourrait notamment répondre à cette objection en expliquant qu’une partie des quatre administrateurs susceptibles d’être mis en cause –DSK, deux autres hommes et une femme– ont leur résidence en France. Ou encore que LSK était cotée sur un marché de l’opérateur boursier Euronext, dont le siège est près de Paris. Restera ensuite à s’assurer que DSK avait bien un rôle opérationnel dans la société.
Luxembourg, Chypre et Macédoine
Jean-François Ott avait déposé sa plainte le 30 juin dernier à Paris. Il affirme avoir souscrit l’été précédent, via sa société chypriote Roxannia, une augmentation du capital de LSK de 500 000 euros. Persuadé qu’on lui a présenté, en amont de cet investissement, une situation financière de LSK qui n’était pas conforme à la réalité, il a déposé plainte pour « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « faux » contre les anciens administrateurs de LSK, parmi lesquels figure l’ancien ministre, avait alors précisé son avocat Mathieu Croizet qui, contacté vendredi par l’AFP, s’est refusé à tout commentaire. La plainte d’un ancien banquier macédonien, désormais propriétaire de vignobles, pourrait être jointe à la procédure, selon une source proche du dossier.