À haut risque
Alors qu’ils ne cessent d’augmenter, les défauts d’assurance font risquer bien plus que le prix de la tôle froissée, Idem pour celui qui boit au volant.
Des conducteurs qui prennent la fuite, au moindre accrochage. Qui ne s’arrêtent pas pour porter secours aux blessés. Voilà, selon les forces de l’ordre, le signe le plus marquant de la multiplication des conduites sans assurance. « Je trouve qu’on en a de plus en plus chaque année. Et on en trouve dans toutes les tranches d’âges, toutes les catégories » , constate Jean-Luc Pages, à la tête de la brigade des accidents et des délits routiers de l’aire toulonnaise. Pour l’anecdote, le policier relate la nonchalance d’un automobiliste arrêté lors d’un contrôle routier, qui conduisait sans assurance depuis six longues années. « Il m’a fait comprendre qu’il avait gagné six ans » . Pas vu, pas pris. Autre affirmation ahurissante : « L’assurance, c’est un accessoire qui ne se voit pas » . Cette fois, c’est une femme en garde à vue, qui a expliqué ne pas avoir les moyens de payer d’assurance pour sa voiture. En revanche, le téléphone portable dans le sac lui, était dernier cri. Le policier la questionne. « Il coûte 600 euros » , a répondu la conductrice sans se départir. « Et vous n’avez pas de quoi vous assurer ? » Réaction : « Ça, Monsieur, ça ne se voit pas » .
défauts en chez les gendarmes
« C’est un sujet qui choque, et à juste titre, poursuit le capitaine Sébastien Gibier, à la tête de l’Escadron départemental de sécurité routière du Var. Ces personnes craignent d’être contrôlées pour défaut d’assurance, mais ne craignent pas de ne pas être couvertes ! » Dans le Var, en zone gendarmerie, ce ne sont pas moins de 835 défauts d’assurance qui ont été constatés en 2015, lors de contrôles routiers. Chiffre auquel se rajoutent les accidents causés par des conducteurs non assurés 1).
( Parmi eux, il y a bien sûr des conducteurs qui ont perdu leur permis, après avoir vu fondre leurs points. Et qui continuent de conduire, en mettant en avant toutes sortes de prétextes.
Pas assurés, mais… pas plus prudents
Le retour sur terre est brutal. Déjà, et contrairement aux idées reçues, les conducteurs non-assurés ne sont pas plus prudents que les autres. Au contraire. Ils sont « plus accidentogènes » que la moyenne, selon l’estimation du fonds de garantie, qui intervient pour pallier l’absence d’assurance. Certes, le fonds indemnise les victimes – leurs préjudices – et paie les réparations matérielles, mais il n’oubliera pas de se faire rembourser les sommes versées. Et il prendra, pour cela, le temps nécessaire. Le prix maximal à payer, c’est aussi le cas, lorsque le conducteur est tout à fait assuré, mais qu’il a pris le volant alcoolisé, au-dessus de la limite légale. Ou bien consommé des stupéfiants. L’assurance peut se retourner contre son propre client. La sanction tombe vite.
1. Statistiquement, il n’a pas été possible d’établir le nombre d’accidents provoqués par un conducteur non assuré.