Courte défaite pour les jeunes du RCT
Requins chagrins pour les Rouge et Noir longtemps pris dans les filets sud-africains. Les joueurs de la rade croqués comme de la petite friture ont répondu par trois coups de marteau pénétrants
L’intérêt de cette rencontre amicale dans un calendrier déjà surchargé ne nous avait pas sauté aux yeux. Visiblement, à voir les travées clairsemées de Mayol, on n’était pas seul à penser que ce match en bois n’allait pas casser des briques. D’ailleurs, même Michalak, initialement prévu à l’ouverture, avait finalement décidé de ne pas prendre le moindre risque avec sa cuisse endolorie face à certains de ses anciens partenaires. Ainsi, donc, seules les retrouvailles entre le « capitaine » Habana (une première à Toulon) et les mondialistes sud-africains, d’un côté, et l’ancien toulonnais Michael Claassens qui retrouvait Mayol accompagné par pas moins de vingt-sept autres partenaires, de l’autre, donnaient à cette soirée un aspect convivial. Sans le moindre intérêt sportif, ces 80 minutes devaient malgré tout per- mettre aux Pélissié, Orioli, Manoa, O’Connor, Saulo, Lassalle de retrouver un peu de rythme, aux Menini, Stevens, Mikautadze, Ollivon, Belan, D. Armitage de se rappeler au bon souvenir du staff local. Elles avaient surtout l’avantage pour les Espoirs (Vernet, Annetta, Cramond, Seuteni, Méric) et les méconnus (Alkhazashvili, Stokes, Jaminet, Rousset, Blanc et Dufau) de se montrer face à une grande formation de l’hémisphère sud. Une revue d’effectif grandeur nature en quelque sorte, mais une étape supplémentaire dans le marathon imposé onze mois durant.
Et deux blessés de plus
L’an passé à pareille époque, la sérieuse équipe des Sharks s’était imposée 12-10 face à une formation toulonnaise joueuse. Restait à savoir ce qu’il en serait cette fois-ci. Les Toulonnais entamaient la rencontre avec envie mais, par manque de puissance ou de précision, perdaient régulièrement le ballon. Les grands requins blancs en profitaient, d’autant que la défense varoise, dans une opération « portes ouvertes », se faisait régulièrement croquer. Reinach, Jordan et Daniel du Preez, tels des requins tigres sortaient les griffes. Delon Armitage, surpris par deux fois, ne voyait que les ailerons pointer derrière l’en-but. Au-delà du zéro pointé en première période, Manoa (genou), vu pour la première fois sous les couleurs toulonnaises à son poste de prédilection (3e ligne) et Lassalle (cervicales) quittaient leurs partenaires prématurément. Ce n’était d’ailleurs pas fini. Une chandelle trop appuyée de l’arrière toulonnais et c’était le contre immédiat, initié par la ligne de trois-quarts dont l’arrière Pietersen, et conclu par du Preez (Jean-Luc), cette fois. Mayol commençait à gronder. Alors fanny (24-0), et piqués au vif comme on dit à la pêche, Toulon optait pour la pénaltouche et, par deux fois, les groupés pénétrants étaient gagnants. Le score de l’équipe championne d’Europe (elle n’en avait hier soir que le titre) redevenait plus acceptable. Il y eut même un essai de pénalité sur le même scénario. Entre-temps, un nouveau contre des joueurs de Durban permettait à Ndungane de glisser sur l’aile. Toulon, dans un dernier rush, était à deux mailles de finir sur les talons de l’hémisphère sud. Reste désormais à savoir quels enseignements tirera le staff technique varois de ce match de gala.