Le maire de Roquebrune à nouveau mis en examen
Luc Jousse est épinglé pour « délit de favoritisme et détournement de fonds publics. » Il accuse son opposition de vouloir « lui nuire et le salir »
Entendu jeudi après-midi par la doyenne des juges d’instruction de Draguignan suite à la garde à vue qui l’avait conduit, la veille, dans les locaux de la SR, à Fréjus, Luc Jousse, le maire de Roquebrune-sur-Argens, s’est vu signifier par la magistrate sa mise en examen pour délit de favoritisme et détournement de fonds publics. L’affaire qui lui vaut ces nouveaux démêlés avec la justice est celle dont nous faisions état dans nos éditions des 4 et 5 février, à savoir la mise en oeuvre d’une délégation de service public (DSP) et la signature d’un protocole transactionnel de dédommagement pour un montant de 390000 euros au bénéfice du groupe raphaëlois Delli-Zotti. Dans ce dossier, qui concerne le port Petit Ferréol (port Soleil depuis 2013), c’est l’opposant de Jousse, Gilbert Branchet (UDI), engagé au sein du collectif SOS Calanques puis des Indignés de Roquebrune, qui avait mis le feu aux poudres en déposant plainte.
« Réserve médiatique »
Hier, Luc Jousse se montrait relativement avare de commentaires quant à sa mise en examen. « Conformément à la demande du juge, j’observe une réserve médiatique sur ce dossier qui se trouve en cours d’instruction. » Mais, on le sait bien, chez le maire de Roquebrune, la réserve est toujours... très relative. Donc, il s’épanche un peu... « Je me limiterais à confirmer ce que je vous ai dit mercredi : je suis tout à fait serein quant à cette DSP relative à ce port communal. Son attribution a été régulière et avalisée d’ailleurs par le contrôle de légalité du préfet. Il n’y a eu, de ma part, aucun favoritisme. » Pour Luc Jousse, « le groupe DelliZotti, dont une entreprise (Ndlr, Newport services, ex-Hyris Var) a été choisie, d’abord par le conseil de quartier des Issambres, est un intervenant de renom et de référence du bassin raphaëlois qui avait d’ailleurs réalisé le port des Issambres, donc un professionnel du nautisme et du tourisme. » Concernant le protocole de dédommagement pour la résiliation de cette délégation de service public, l’élu roquebrunois ne varie pas son discours. « D’abord, rappelle-t-il, cette résiliation a dû se faire car la DSP ne pouvait s’exercer du fait de l’enclavement du port par l’occupant précédent, lequel avait pourtant été déchu du fait de sa défaillance. Pour ce qui est du protocole, il a été minutieusement élaboré par mon administration, dans le respect de la réglementation, de la jurisprudence et, là encore, sous l’aval du contrôle de légalité du préfet, ensuite du receveur et des avocats des deux parties. Cela, sur la base d’un protocole identique en provenance de la ville de Saint-Raphaël qui a été également validé. »
« Cabale politique »
Sur sa mise en examen, enfin, Luc Jousse y voit un aspect positif : « Si elle réjouit le représentant de mon opposition politique à l’origine de cette plainte calomnieuse (Gilbert Branchet, Ndlr) qui est le locataire à titre gracieux de l’occupant évincé de ce port, elle me permettra d’avoir accès à l’ensemble des pièces de ce dossier dans lequel j’espère bénéficier d’un non-lieu, ma bonne foi étant totale. » Jousse l’affirme : « Il s’agit d’une cabale politique d’une opposition revancharde dont M. Scarani (le propriétaire-riverain du port, Ndlr) est le délégataire évincé par décision de justice. L’auteur de cette plainte étant, en outre, le principal soutien financier de mon opposition, tout le monde a bien compris que l’objectif est de me nuire et de me salir, une fois de plus, à défaut d’avoir des idées pour le développement de la commune. » Ouf, heureusement qu’il est sur la réserve, Luc Jousse!