WikiLeaks accuse Areva de négligences en Centrafrique
Areva a négligé la santé de ses salariés travaillant sur le gisement d’uranium de Bakouma, en Centrafrique, ainsi que la réhabilitation du site après son retrait du pays, selon un document révélé par WikiLeaks. « Les foreurs, aides foreurs et agents de laboratoire qui sont censés être en contact avec les roches minéralisées en uranium ne disposaient d’aucun moyen de protection ni n’étaient sensibilisés sur les mesures de radioprotection pendant leurs activités » , selon ce texte non daté, rédigé par un comité de suivi centrafricain, et publié hier par Le Monde et France Inter. Certains de ces employés ont également déclaré que lors des forages, « ils recevaient sur leur corps des boues issues du forage, et ce, sans aucun équipement de protection adéquat contre les radiations » qu’elles contenaient.
Le groupe dément
« Les employés du site avaient des tenues de travail adaptées, et bénéficiaient de sensibilisations régulières aux enjeux de sécurité au travail et de radioprotection », a déclaréde son côté le groupe nucléaire français, qui affirme avoir « mis en place un suivi radiologique des salariés » . Il n’y a jamais eu d’exploitation minière en tant que telle du gisement de Bakouma, mais des travaux d’exploration et de préparation pour une mine à ciel ouvert. Le site avait été acquis par Areva en même temps que des mines en Afrique du Sud et en Namibie à l’occasion du rachat à prix d’or par le groupe français de la société minière canadienne Uramin. Cette opération, conclue pour 2,5milliards de dollars (1,8milliard d’euros à l’époque), a tourné au fiasco financier et fait actuellement l’objet d’une enquête par la justice française, qui soupçonne une escroquerie.