Quand le coeur s’affole ... Vrai/Faux
Des battements de coeur rapides et irréguliers... la fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque très répandu parmi nos aînés. Ce qu’il faut savoir avec le Pr Camous
C’est une affection extrêmement fréquente ; on estime ainsi à près d’un million, le nombre de Français souffrant de fibrillation auriculaire (FA). Et chaque année, 200 000 nouvelles personnes viendraient grossir les rangs de cette population composée en majorité de personnes âgées. L’incidence du trouble augmente en effet avec l’âge : une personne sur dix en souffrirait ainsi après 80 ans. Et le coût n’est pas seulement humain. « La fibrillation auriculaire génère d’importantes dépenses de santé : plus de 2,5 milliards d’euros dont la moitié en frais d’hospitalisation, alerte le Pr Camous, cardiologue à Nice. C’est donc un problème majeur de santé publique dans les pays développés à longue espérance de vie. » En collaboration avec ce spécialiste, nous vous proposons un petit quiz pour tout savoir sur ce trouble.
La fibrillation auriculaire (FA) correspond à une désorganisation de l’activité électrique au niveau des oreillettes (cavités supérieures du coeur). VRAI. En cas de FA, l’activité électrique des oreillettes est désordonnée, ce qui se traduit par une perte de contraction et une stase de sang (stagnation). Généralement, les contractions ventriculaires (cavités situées sous les oreillettes) deviennent irrégulières et rapides.
L’apparition d’une FA est liée à l’hypertension artérielle VRAI. FAUX. De nombreux autres facteurs favorisent l’apparition d’une FA : atteinte des valves cardiaques, diabète, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde, hyperthyroïdie, apnée du sommeil, consommation excessive d’alcool, de substances illicites, surpoids, insuffisance rénale chronique, génétique…
La FA se manifeste exclusivement par des palpitations. FAUX. Les manifestations sont extrêmement variables. Certains patients ne ressentent rien – ce qui ne les met cependant pas à l’abri
Affection répandue après ans, la fibrillation auriculaire touche une personne sur dix.
d’une thrombose. D’autres ne perçoivent « que » des palpitations, sources d’angoisse, d’autres enfin subissent des conséquences potentiellement graves : poussée d’insuffisance cardiaque (surtout en cas de maladie cardiaque préexistante), embolie artérielle… La stase du sang favorise, en effet, la formation de caillots (thromboses) qui, s’ils migrent von t obstruer un vaisseau et entraîner une ischémie de l’organe irrigué. C’est ainsi que peut survenir un accident vasculaire cérébral. On peut prévenir la formation des caillots grâce aux anticoagulants VRAI. La prise régulière d’un anticoagulant par voie orale réduit grandement leur fréquence, au prix d’un risque modéré accru de saignement. Les nouveaux anticoagulants, récemment mis sur le marché, lorsqu’ils ne sont pas contreindiqués, semblent limiter le risque d’hémorragie au niveau cérébral en particulier. Ils ne nécessitent pas de suivi biologique ni d’adaptation régulière des doses, ce qui est beaucoup plus confortable pour le patient.
Tous les patients sont traités par des anticoagulants. FAUX. Ce traitement est prescrit, après analyse du risque hémorragique, aux patients plus particulièrement sujets aux accidents emboliques : insuffisants cardiaques, hypertendus, sujets âgés, de sexe féminin, diabétiques, antécédent d’accident vasculaire cérébral, d’infarctus du myocarde, d’artérite, porteurs d’une affection valvulaire…
Le retour à un rythme régulier permet de s’affranchir des anticoagulants. FAUX. Sauf cas particulier, le retour en rythme sinusal (rythme normal du coeur), qui peut être obtenu par certains médicaments anti-arythmiques ou par choc électrique externe, ne s’accompagnera pas de l’arrêt des anticoagulants, car le risque embolique va persister. Les patients généralement se sentent néanmoins mieux, les performances physiques et l’insuffisance cardiaque quand elle s’est installée sont améliorées.
On peut vivre normalement avec une FA. VRAI. De nombreux patients restent en FA permanente et vivent de manière tout à fait satisfaisante avec un minimum de médicaments (anticoagulants généralement, ralentisseur de la fréquence ventriculaire souvent). Parfois les médicaments ne peuvent pas ralentir de manière suffisante la fréquence cardiaque. Il est alors proposé d’interrompre la conduction entre les oreillettes et les ventricules par radiofréquence et assurer un rythme ventriculaire adéquat en implantant un stimulateur cardiaque.