Julian Bugier s’installe sur France
Depuis 5 mois, Tout compte fait, son magazine de société, connaît un beau succès. Les téléspectateurs apprécient les décryptages proposés
Sa belle gueule l’a-t-elle aidé dans sa (jeune) carrière? Tout compte fait, Julian Bugier est un peu gêné par la question. Il reconnaît qu’à la télévision, cela a pu l’aider, mais « en tous les cas, cela ne m’a pas pénalisé » . Mais là n’est pas l’essentiel, évidemment. C’est un « plus » par rapport à ses indéniables qualités journalistiques. Julian Bugier, 34 ans, a débuté sa carrière à l’âge de 19 ans, à Londres sur Bloomberg TV, avant de revenir en France pour présenter sur BFM TV le Journal de l’économie. Depuis 2011, il est, à France 2, le joker de Laurent Delahousse le weekend et de David Pujadas en semaine. Depuis septembre dernier, il présente son propre magazine : Tout compte fait. Le succès est au rendez-vous: diffusé au début le samedi à 14 h 40, Tout compte fait démarre désormais dès 14 heures; le programme dure donc 90 minutes au lieu des 50 minutes initiales. Julian Bugier, qui apprécie sa « belle évolution sur France 2 », d’autant plus qu’il a le service public chevillé au corps, nous en dit plus sur son magazine, sur lui…
L’émission marche bien? Oui! Je suis très content, car cela fait longtemps qu’il n’y avait pas eu un magazine de reportage lancé sur France . C’était donc un pari qui n’était pas facile, car on est à la fois sur les évolutions de la société de consommation, les nouvelles façons d’entreprendre, l’économie du partage, qui sont des sujets dans l’air du temps. Certes, ils sont traités dans les journaux télévisés, mais ils n’avaient pas d’émission dédiée. Justement, quelle est la différence avec d’autres magazines, économiques par exemple? Chacun a son ADN. François Lenglet, par exemple, traite plutôt des sujets macroéconomiques; nous, on est plus sur des gens qui innovent, qui entreprennent, qui consomment, aussi, différemment. Ma ligne éditoriale, c’est de raconter l’évolution de la société à travers le prisme de l’économie, du business et de l’évolution de nos actes de consommation.
Mais vous n’êtes que sur le côté business? Non, nous sommes également avec les gens, vous, moi, qui ont des façons différentes de consommer, et c’est d’ailleurs ce qui fonctionne très bien, avec des retours positifs de la part des téléspectateurs…
Qu’est-ce qu’ils vous disent? Que c’est fantastique, car c’est une émission différente: on découvre des façons de faire que l’on n’a pas l’habitude de voir, et des gens qui font des choses étonnantes. Il y a également cet aspect « système D » qui ressort de l’émission, et qui plaît beaucoup.
Donc c’est une émission conso, mais pas mal axée sur l’économie du partage? Oui, sur l’économie collaborative, économie du partage, avec tout ce qu’elle inclut: les aspects positifs, parfois, mais aussi les problèmes qu’elle peut entraîner.
L’émission de ce samedi parle des robots… Plus précisément de l’automatisation et de la robotique. Il y a un premier sujet sur l’automatisation de la société, avec la disparition du contact avec les caissières par exemple. On va s’interroger là- dessus, mais aussi sur les éventuelles conséquences positives sur la société. Comme Nao, un petit robot au service de l’homme, qui pourra même aider les enfants autistes. Enfin, on fera un pas de côté avec le dernier sujet: l’imprimante D, qui va révolutionner notre quotidien, voire faire revenir les entreprises sur le sol français.
Vous êtes un autodidacte. Qu’est-ce qui vous a lancé dans ce métier? C’est un rêve d’enfant. Mon père était journaliste en PQR (Presse quotidienne régionale, Ndlr) à Blois et a été correspondant du Monde: j’ai grandi dans cet univers, avec cette fascination pour les curiosités et les rencontres, donc j’ai toujours eu envie de faire ce métier. J’ai la conviction, malgré la défiance qui entoure notre profession aujourd’hui, que ce métier est fabuleux. Qu’il permet de faire découvrir des choses aux lecteurs et téléspectateurs, mais aussi que nous avons une vertu d’aiguilleur dans la société qui nous entoure.
« Ma ligne éditoriale, c’est de raconter l’évolution de la société à travers le prisme de l’économie, du business et de l’évolution de nos actes de consommation. »