Var-Matin (Grand Toulon)

Nonu forfait pour la finale demain

Souvenez-vous l’été dernier : le RCT, amputé de 19 joueurs partis au Mondial, avait bien besoin d’eux. Eux, ce sont ces sept « jokers coupe du monde », qui ont contribué à la qualificat­ion

- PHILIPPE BERSIA

Les jokers coupe du monde? Tout le monde ou presque les a oubliés aujourd’hui. Et pourtant, ils ont également oeuvré à la réussite du RCT, cette année, au moment où il avait bien besoin d’eux. Quand on songe que la qualificat­ion directe pour les demi-finales ne s’est finalement jouée qu’à un point, il devient impératif de leur rendre un petit hommage au même titre qu’aux blessés, aux jeunes, aux partants, aux oubliés, à tous ceux qui, à un moment ou un autre, ont porté le maillot dans la saison, et n’auront pas le bonheur de disputer cette finale. Pas loin de la crise de nerfs Pour rappel, avec 19 joueurs mobilisés par la coupe du monde en Angleterre jusqu’à la fin octobre, le RCT n’avait d’autre choix que d’engager plusieurs jokers pour essayer de maintenir son standing en l’absence de la plupart de ses stars. Le budget du RCT n’étant pas extensible, cette alternativ­e a plombé les finances de l’année et n’a pas permis ensuite d’engager autant de jokers médicaux que nécessaire­s... Mais elle s’est quand même révélée gagnante. Après un début d’exercice pour le moins laborieux (défaite à Mayol face au Racing et à Castres), compte tenu du manque de repères et d’automatism­es d’un groupe très remanié, Mourad Boudjellal n’était déjà pas loin de la crise de nerfs. Le boss, prêt à assumer, menaçait même de se retirer définitive­ment du jeu si son équipe ne parvenait pas à s’immiscer dans le groupe des six qualifiés cette année. Les jokers, dont l’état d’esprit a tout de suite été remarquabl­e, ont alors eu le comporteme­nt exemplaire escompté et sont finalement parvenus à redresser la barre avant de quitter le club, la tête haute. « C’est eux qui ont gagné au

Stade Français et glané des points partout, rappelle justement Guilhem Guirado arrivé en novembre pour reprendre le flambeau. Je ne les ai pas trop côtoyés mais par exemple, je peux vous dire qu’on était très content de revoir Sireli à Pau. On n’a pas forcément ça en tête tous les jours mais inconsciem­ment, le groupe est redevable, il le sait. Ils ont bien remplacé les cadres...Et je pense aussi aux jeunes qui ont gagné face au Racing à Lille!». Ils n’avaient rien de mercenaire­s Parmi ces sept joueurs qui n’avaient rien de «mercenaire­s», même s’ils étaient venus pour sauver la patrie en danger, il y avait donc Sireli Bobo. Avant de poursuivre sa longue carrière à Pau, l’inoxydable ailier fidjien a disputé six matches avec le RCT (trois titularisa­tions, et trois essais). Venu des Queensland Reds, l’ailier australien Lachie

Turner, lui aussi tombé sous le charme du RCT, s’est révélé décisif (7 matches joués, 7 titularisa­tions, 4 essais), et il a logiquemen­t rebondi à Exeter. Son compatriot­e, le centre

Mitchell Inman, n’a pas connu la même réussite (1 match joué seulement). Très vite blessé à l’épaule, il est retourné chez lui, où il s’éclate à nouveau chez les Melbourne Rebels.

Willie Du Plessis fut en revanche très précieux. Le jeune demi d’ouverture sudafricai­n a ainsi disputé 7 matches (6 titularisa­tions) avant de filer, la mort dans l’âme, en Pro D2, à Bayonne.

Julien Caminati, qui rêvait de jouer au RCT avec ses potes les frères Armitage, n’a pas connu la même réussite (40 minutes de jeu). Mais pour l’avoir vu tout donner à l’entraîneme­nt et même rendre plusieurs fois son repas au bord du terrain, on peut affirmer qu’il a fait de son mieux. Après avoir vraiment douté de la suite à donner à sa carrière, l’ex-Grenoblois est parti se relancer à Castres.

Gerhard Vosloo (36 ans, 4 matches joués dont deux en tant que titulaire), conservé au RCT le temps de la coupe du monde, a démontré qu’il avait de beaux restes. Alors qu’on le voyait, sur sa forme, rebondir en Pro D2 pour finir sa carrière en pente douce, le sympathiqu­e troisième ligne sudafricai­n y a finalement mis un terme. Enfin, le pilier droit anglais

Matt Stevens est le seul joueur qui ait été conservé par le RCT, davantage pour faire le nombre après la mise à l’écart de Salesi Ma’afu que pour la qualité, somme toute assez moyenne, de ses prestation­s... Très vite blessé à l’épaule, Stevens aura quand même disputé 11 matches de Top 14 (7 titularisa­tions) et trois de Champions cup, avant de mettre un terme à sa saison et même à sa carrière. Merci encore à eux!

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 ?? (Photos doc Var-matin) ?? Mitchell Inman, Matt Stevens, Sireli Bobo, Julien Caminati, Willie du Plessis, Lachie Turner et Gerhard Vosloo (de gauche à droite et de haut en bas) ont aussi permis au RCT de se hisser en finale du Top .
(Photos doc Var-matin) Mitchell Inman, Matt Stevens, Sireli Bobo, Julien Caminati, Willie du Plessis, Lachie Turner et Gerhard Vosloo (de gauche à droite et de haut en bas) ont aussi permis au RCT de se hisser en finale du Top .
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