Suspense total sur le référendum
Plusieurs dirigeants européens ont lancé, hier, d’ultimes appels et mises en garde aux Britanniques contre un Brexit. Les sondages donnent les “in” et les “out” au coude à coude
Hier, les sondages continuaient à prévoir un résultat extrêmement serré, ouvrant la possibilité d’un Brexit (British Exit) qui plonge dans l’angoisse Bruxelles, les milieux économiques et la quasi-totalité des dirigeants de la planète. Selon la moyenne des six derniers sondages calculée par le site WhatUKThinks, le maintien dans l’Union européenne (UE) l’emporte à 51 % contre 49 % dans les intentions de vote. À quelques heures du vote, les 46,5 millions d’électeurs britanniques se trouvaient à l’évidence face à un choix de dimension historique. « C’est l’avenir de l’Union européenne qui se joue », a souligné, hier, le président François Hollande en évoquant une décision
« irréversible». La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé qu’elle « souhaitait évidemment que la Grande-Bretagne reste dans l’Union européenne ». Les deux dirigeants ont d’ores et déjà prévu de se rencontrer la semaine prochaine à Berlin pour discuter de l’avenir de l’Europe. Le Premier ministre britannique David Cameron, qui joue, lui, son avenir politique et sa place dans l’Histoire, a martelé que ses concitoyens sont devant « la décision la plus importante » de leur existence.
« Dehors c’est dehors »
En cas de sortie, l’UE, qui observe avec inquiétude la montée de l’euroscepticisme, perdrait l’un de ses membres les plus puissants, cinquième économie mondiale, avec un siège permanent au Conseil de sécurité. Le président de la Commission européenne, JeanClaude Juncker, a mis en garde contre un « acte d’automutilation ». « Dehors c’est dehors. Il n’y aura aucune nouvelle négociation » avec Londres, a-t-il insisté ce mercredi. Début juin, le président du Conseil européen Donald Tusk avait même dit redouter « la fin de la civilisation occidentale». Les principales institutions internationales comme le FMI ou l’OCDE ont mis en garde contre des conséquences économiques graves, et la Banque d’Angleterre a évoqué une possible récession. Hier, près de 1 300 chefs d’entreprise – dont la moitié des poids lourds cotés à la Bourse de Londres –, ont à leur tour appelé à un maintien dans l’UE.
Les craintes de l’Irlande et de l’Écosse
Le Parti national écossais (SNP), au pouvoir à Édimbourg, a annoncé qu’un Brexit entraînerait
« inévitablement » un deuxième référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Quant à l’Irlande du Nord, elle redoute de voir ressurgir les fantômes du passé s’il faut rétablir une frontière avec le voisin du sud. Les résultats seront connus, au mieux, dans la nuit.