Des auxiliaires de vie scolaire « trop précaires »
Un vrai statut pour un vrai métier.»
C’est, en substance, le message que les personnels non enseignants de l’Education nationale ont voulu faire passer à la préfecture du Var. Un rassemblement était organisé, hier, par les syndicats SNUipp-FSU (premier degré) et SNES-FSU (second degré), dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale. Une délégation a d’ailleurs été reçue par le cabinet du préfet. Ce statut revendiqué par les syndicats, c’est celui d’AESH (Accompagnant d’enfant en situation de handicap). Un statut public qui permet à l’agent d’être titularisé au bout de six ans. Or, «la très grande majorité des auxilaires de vie scolaire ou d’employés de vie scolaire sont des contrats précaires de droit privé, embauchés en CUI (contrat unique d’insertion), renouvelés tous les six mois pendant deux ans. Lors de la Conférence nationale du handicap, François Hollande avait annoncé la transformation, étalée sur cinq ans, de 11 200 CUI en contrats durables, mais c’est insuffisant car 30 000 personnes resteront sur le carreau. Ce calendrier
doit être ramené à 2 ans », explique Isabelle Jouas, représentante du SNUipp. Ces
contrats précaires sont, de surcroît, essentiellement des temps partiels (environ 21 heures par mois), payés autour de 660 euros.
« Les enfants en situation de handicap sont accompagnés sur 10, 12, parfois 20 heures par un personnel dédié, mais c’est largement insuffisant car l’enfant porte son handicap à temps plein, y compris pendant le temps périscolaire et la pause méridienne. En réalité, nous avons besoin d’AESH à temps complet, mais on nous renvoie le manque de moyens à la figure », estime Audrey Zarco, représentante du SNES. Le nombre d’heures de présence d’un personnel dédié à un enfant handicapé scolarisé en milieu ordinaire est décidé par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). « Il faut avoir la foi » Annick Baudin-Antomarchi est auxilaire de vie scolaire depuis un an et demi. Elle travaille dans deux écoles (Fort Rouge et Rivière Neuve II). Passionnée par ce métier (pour lequel elle a été formée), elle regrette «la non reconnaissance du statut. J’aide un enfant en CP, un autre en CM2. Il y a une petite fille, avec l’un des enfants que j’accompagne, qui devrait être en établissement spécialisé mais qui n’a pas obtenu de place et qui s’est retrouvée aussi sans AVS. Il y aurait de quoi travailler à temps plein... Même si on est passionné et que les enfants nous le rendent bien, il faut avoir la foi. C’est très précaire, le salaire est très bas et au 31 octobre, je ne sais même pas si mon contrat sera renouvelé», témoigne-t-elle. Dans le Var, ils sont près de 2 000 personnels dans ce cas.