Var-Matin (Grand Toulon)

Vanessa, Toulonnais­e vivant à Londres

« Chacun extrapole, mais personne ne sait »

- SO. B.

« Un vote différent de tous les autres, qui touche tout le monde et verra sûrement un taux record de participat­ion ». Voilà comment Vanessa Watson observe les dernières heures de campagne. Le plus marquant aux yeux de

cette Varoise de 40 ans est que « personne ne sait quelles seront les conséquenc­es du vote » . Et « à partir de là, chacun extrapole. Ce qui compte, c’est ce que les gens veulent croire ». Enseignant­e en école primaire dans la banlieue de Londres, Vanessa Watson – mariée à un Anglais – a fait « un mini-sondage dans la salle des profs », auprès de ses collègues. Résultat: une majorité de « in » . Mais elle sait que beaucoup de parents « hyperpatri­otes et pour certains, racistes sur les bords », seront nombreux à voter « out ». Comme il y a cette grande incertitud­e, « on a l’impression que c’est littéralem­ent un vote au feeling. Les gens changent d’avis ». La Toulonnais­e, qui vit en Angleterre depuis plus de 15 ans, a pris l’habitude de voter « pour les élections locales ». Cette fois, elle a reçu un courrier très officiel lui signalant qu’elle ne pouvait pas voter pour ou contre le Brexit. Si le « out » passait, elle ne s’attend pas à d’énormes changement­s – dans un premier temps. Mais peut-être lui

faudra-t-il à l’avenir « un visa pour travailler » ? De même que « les Anglais qui vont à Disneyland ? », interroge-telle. Dans un pays où le Brexit est conjugué « à toutes les sauces », présenté comme « la bouée de sauvetage » pour tous les sujets, elle estime que le meurtre de Jo Cox pourrait favoriser

le « in » . « En montrant que ce sont aussi des gens comme ce meurtrier qui veulent sortir de l’union ».

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(DR) La Toulonnais­e Vanessa Watson peut voter aux élections locales… mais pas pour le Brexit.

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