Var-Matin (Grand Toulon)

La constructi­on en bois a le vent en poupe

Hier, au petit matin, une cinquantai­ne d’habitants s’est rassemblée sur le quai de la gare afin de protester contre la suppressio­n immédiate de six arrêts par jour des TER Interville­s

- FLORIAN DALMASSO fdalmasso@nicematin.fr Pétition sur www.carnoules.fr

Il est 7 heures, Carnoules s’éveille. Si le jour n’est pas encore levé sur la commune, du côté de la gare, c’est déjà le remue-ménage. La cause ? La réorganisa­tion du réseau ferroviair­e de la SNCF. En effet, dans ce projet à effet immédiat, six arrêts par jour des TER Interville­s sont supprimés à Carnoules. Sur place, Christian David, le maire, confirme : «Nous nous devions de réagir. Montrer notre incompréhe­nsion et notre interrogat­ion. Cette décision arbitraire, sans aucune concertati­on, n’est pas acceptable. »

Essentiel pour aller travailler

La cinquantai­ne de personnes présente à la gare, dans le froid, n’en pense pas moins. Oubliez les couleurs politiques, exit les idéologies, tout le monde tombe d’accord. Quand on penche l’oreille, on entend facilement des «vous avez vu ? Même l’opposition est présente », ou encore «on est tous concernés, c’est une honte. » Sur le quai, on retrouve des Carnoulais, bien sûr, mais également des habitants de Flassans, Pignans, Besse ou encore Pierrefeu. Tout le coin, quoi. En fond de cortège, un retraité témoigne à côté d’un ami : « Qu’est ce qu’on a pu le prendre ce train ! » Ancien ouvrier à l’arsenal de Toulon, ce Carnoulais empruntait le train tous les jours. C’est bien cela que le maire, Christian David, déplore : « Le matin, au départ de la gare, les wagons sont pleins. Beaucoup de nos habitants utilisent ce moyen de transport pour aller travailler sur Toulon. Comment vontils faire ? Prendre leurs voitures ? Engorger encore un peu plus la ville, polluer? Je pense qu’il y a d’autres manières de réfléchir, bien plus constructi­ves. »

De futurs blocages ?

À 7h30, avec quelques minutes de retard – les aléas de la SNCF –, un TER s’arrête en gare. Discipliné­s et encadrés par deux gendarmes, les manifestan­ts décident de ne pas bloquer la circulatio­n. Le maire s’explique : « Dans ce dossier, la SNCF n’est pas seule. C’est la Région qui décide de supprimer les arrêts. Nous attendons donc une réaction de leur part. En venant à la gare, nous faisons un premier pas pour rentrer en contact avec les institutio­ns. Si nous ne sommes pas entendus, à ce moment-là, nous organisero­ns des blocages. » Justement, des blocages, sur Carnoules, il y en a déjà eu. Et dans le cortège, certains ne l’ont pas oublié : « Pendant 15 jours, on s’était mobilisé tous les matins. Au final, cela a payé. S’il faut refaire pareil la semaine prochaine, nous sommes tous prêts à bloquer les voies », entend-on. Alors que le jour se lève sur le quai, les manifestan­ts font une pause. Il faut dire qu’à cette heure-là, le froid pique encore le bout des doigts. Au chaud, dans le hall, tout le monde débriefe… avant d’accueillir le prochain TER de 8 h 30. Une chose est sûre, et ce rassemblem­ent le prouve, toute la population est concernée par cette réorganisa­tion du territoire. Une pétition en ligne a d’ailleurs été créée. À l’heure où nous écrivons, 1 800 soutiens ont déjà signé cette pétition. De quoi se faire entendre par la SNCF et la Région ? L’avenir nous le dira.

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 ?? (Photos Laurent Martinat) ?? Élus, habitants ou simples usagers de la SNCF, tous unis pour manifester contre la suppressio­n de certains arrêts TER sur la commune. Au total, une cinquantai­ne de personnes s’est rassemblée pacifiquem­ent sur le quai… en attendant d’éventuels blocages.
(Photos Laurent Martinat) Élus, habitants ou simples usagers de la SNCF, tous unis pour manifester contre la suppressio­n de certains arrêts TER sur la commune. Au total, une cinquantai­ne de personnes s’est rassemblée pacifiquem­ent sur le quai… en attendant d’éventuels blocages.

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