Var-Matin (Grand Toulon)

Un corps en attente d’inhumation... depuis un mois

Depuis un mois et demi, une entreprise de pompes funèbres de La Seyne attend que la Ville prenne en charge l’inhumation d’un septuagéna­ire décédé le 29 octobre.

- P. POLETTO

La réalité fait froid dans le dos. Plus d’un mois et demi après son décès à l’Institut médicalisé de Mar-Vivo à La Seyne, un homme de 74 ans, n’a toujours pas été inhumé. Sa dépouille gît toujours sur un brancard, dans un lieu réfrigéré de l’entreprise de pompes funèbres Le Papilon à La Seyne dans l’attente de l’obtention d’une réponse de la commune pour l’organisati­on des obsèques à défaut d’héritier connu. Après maints coups de téléphone et l’interventi­on de Me Frédéric Casanova, l’avocat de M. Garcia, le responsabl­e de la société, la situation a semble-t-il évolué très rapidement… hier.

La Ville assure que tout est en voie de règlement

Ce que nous a été d’ailleurs confirmé lundi par la municipali­té. Il est assuré que le problème était en voie de règlement et que le trésorier-payeur était saisi pour le règlement des obsèques du défunt. Mais comment en est-on arrivé à cette triste affaire ? Comment se fait-il que le septuagéna­ire décédé le 29 octobre 2016 à La Seyne ne soit toujours pas enterré ? Pour le responsabl­e des pompes funèbres Le Papillon, dans la mesure où la personne est décédée sans ayant droit, l’article L 2213-7 du Code général des collectivi­tés territoria­les donne mission au maire de faire procéder aux actes nécessaire­s. « Il s’agit du pouvoir de police des funéraille­s incombant au maire de la commune dans laquelle la personne décède », précise Me casanova dans un courrier électroniq­ue adressé hier au service concerné. Il assure également que depuis le 18 novembre, tous les documents nécessaire­s afin d’organiser les obsèques et donner l’ordre d’inhumation sont en possession de la Ville. « Il est évident que mon client [la société Le Papillon] ne peut pas se substituer aux pouvoirs de police du maire. D’ailleurs, depuis le 29 octobre, l’entreprise n’est pas dans la capacité de toucher le corps ni de procéder à des traitement­s de conservati­on sur la dépouille qui se dégrade de jour en jour. « C’est intolérabl­e, commente M. Garcia. Je fais ce métier depuis 2004 et je n’ai jamais vu ça ! Un corps humain, cela se respecte. Tous les jours je pense à ce monsieur qui attend d’être enterré dignement ».

Les frais d‘obsèques en cause

Il lui aurait été répondu de procéder de son chef à l’enterremen­t et qu’il serait remboursé sur les deniers du défunt. « Impossible, répond-il. De quel droit ? ». Car, évidemment, la question des frais se pose aussi. Il ne s’agit pas d’une personne indigente car il apparaît que le défunt dispose de fonds suffisants permettant à la commune d’être remboursée de l’avance qu’elle doit faire, précise le conseil. « Parlons franchemen­t, j’ai fait établir un devis à 2 100 euros pour un enterremen­t décent, dont 108 euros de taxe d’inhumation ». Contactée en fin d’aprèsmidi, la commune de La Seyne confirmait bien que toutes les dispositio­ns étaient prises pour que le défunt soit inhumé et que les frais soient (enfin) pris en charge. Un courrier en ce sensa été adressé à l’avocat de la société en fin de journée. 1. L’article prévoit : « Le maire ou, à défaut, le représenta­nt de l’Etat dans le départemen­t pourvoit d’urgence à ce que toute personne décédée soit ensevelie et inhumée décemment sans distinctio­n de culte ni de croyance».

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(Photo Dominique Leriche) Gilles Garcia, responsabl­e des pompes funèbres Le Papillon à La Seyne a pris en charge le corps du défunt depuis plus d’un mois et demi dans l’attente de la décision de la Ville.

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