«Mutualiser la souffrance ne va pas guérir nos maux»
Alors que le groupement hospitalier de territoire est au menu d’une réunion ce jeudi, à Ste-Musse, Jean-Eric Lodevic, secrétaire général de Force ouvrière, dénonce le malaise ambiant
Avant de parler de Groupement hospitalier de territoire (GHT1), il faut régler la situation locale et prendre en compte la souffrance des personnels. Mutualiser la souffrance ne va pas guérir nos maux », martèle Jean-Eric Lodevic, secrétaire général du syndicat majoritaire de Force ouvrière (FO) au Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (CHITS). A quarante-huit heures du comité technique d’établissement sur les filières médicales identifiées début octobre lors d’un séminaire du GHT, le syndicat majoritaire annonce déjà la couleur : « Au vu des incertitudes et des craintes, nous voterons contre l’avenant. » En marge de la réflexion – le projet médical de territoire devra être validé avant l’été 2017 –, Jean-Eric Lodevic pose un diagnostic sévère.
Les moyens médicaux de la filière de chirurgie pédiatrique sont-ils suffisants ? Cela repose sur très peu de médecins. Nous attendons maintenant que les moyens nécessaires soient alloués au fonctionnement de la filière. Le syndicat FO est et sera très attentif au maintien de la chirurgie pédiatrique au sein de Ste-Musse. On veut que cela soit identifié comme une filière spécifique de la chirurgie. Il est hors de question de l’englober dans une nébuleuse chirurgicale. Malgré les renforts alloués aux urgences pédiatriques, cela ne couvre pas encore l’organisation idéale. Le nombre de passages justifie une présence complémentaire médicale et de personnels soignants. La filière gériatrie vous préoccupe également... Il nous est expliqué qu’il faut traiter comme thèmes prioritaires : l’onco-gériatrie, et la démence du sujet âgé avec la consultation liée à la mémoire. Mais avant de traiter les pathologies spécifiques, il faudrait peut-être un vrai projet gériatrique et médico-social au sein de l’hôpital de Toulon.
Quel est votre regard sur la coopération public-privé ? Dans la filière imagerie, il est évoqué le fait d’intégrer la possibilité de coopération publique-privé. Notre crainte est que dans cinq ans, il n’y ait pratiquement plus de radiologie publique au sein des hôpitaux publics.
La souffrance des personnels est-elle toujours criante ? Marisol Touraine déclare « qu’il faut prendre soin de ceux qui nous soignent ». Elle annonce millions d’euros débloqués dans le cadre des GHT sur trois ans, ce qui ferait seulement pour le Var euros par an. Cela laisse songeur sur les mesures prises… On n’a pas attendu la ministre de la Santé pour lutter contre les risques psychosociaux et améliorer la qualité de vie au travail. Nous, on s’y emploie au quotidien. Quant à la qualité de vie au travail, elle passe d’abord par une reconnaissance de la part de l’institution envers les personnels, l’affectation des effectifs nécessaires sur le terrain, et le respect de la vie privée par une bonne articulation entre elle et la vie professionnelle.
L’absentéisme reste un fléau… Les cadres sont dans l’obligation de rappeler régulièrement les agents à leur domicile. La direction, aujourd’hui, a baissé les bras sur l’analyse et les causes de la fatigue des
personnels. Par contre, elle a ouvert les vannes : on est passé de euros d’intérim en à euros en . Le montant des heures supplémentaires pour compenser l’absentéisme est de plus de %, sachant qu’il était à, M€ en . Malgré cela, il n’y a toujours pas les effectifs minimums dans tous les services. Or, nous voulons que tous les jours, les services aient les effectifs nécessaires. Ils doivent être revus à la hausse à l’identique de l’activité.