La suppression des emplois fait gonfler les bénéfices des sociétés d’autoroute
Pour rentabiliser leurs investissements, les sociétés d’autoroute accélèrent aussi la réduction des effectifs. Ces dernières années, les personnels aux péages et barrières de péage ont quasiment tous disparu au profit des machines. « Entre 2007 et 2011, les sociétés d’autoroute ont supprimé 20% de leurs effectifs aux guichets automatiques », relève l’Organisation du transport routier européen. Cette casse sociale est régulièrement dénoncée par les organisations syndicales.
« Les effectifs pratiquement divisés par deux »
Lors d’un mouvement de grève cet été, un représentant de la CGT rappelait « depuis 2006, date de la privatisation d’Escota sous l’autorité de Vinci-Autoroutes, nous subissons un plan social déguisé. Sur 1 850 salariés, CDI et CDD inclus en 2006, 750 emplois ont été détruits. Soit 39% des effectifs. Durant la même période, les hausses de tarifs subies par les clients ont fait grimper le chiffre d’affaires de 31%. Les bénéfices cumulés à 1477 millions d’euros en neuf ans, dont 180 millions en 2015, ont été reversés à l’unique actionnaire, Vinci ». «Les effectifs ont été pratiquement divisés par deux, même si cela s’est fait sans licenciement sec, ajoute un représentant du personnel de la CFDT chez Escota. Il y a une certaine tension sur les conditions de travail. En outre, les salariés sont moins associés aux résultats économiques de l’entreprise. Plus la société gagne de l’argent, moins ils en profitent ». Et d’ajouter : «Faire partir la moitié des effectifs, dont une grande partie de seniors, représente un coût important pour la collectivité nationale, ajoute-t-il. Tous les chefs d’entreprise qui prônent le départ à la retraite de plus en plus tard sont les premiers à se débarrasser des employés dès qu’ils atteignent un certain âge ».