Var-Matin (Grand Toulon)

Ouverture du procès en appel des lanceurs d’alerte de LuxLeaks

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Le procès en appel des trois prévenus du scandale LuxLeaks a débuté, hier, devant la justice luxembourg­eoise sur fond de débat pour garantir davantage de protection aux lanceurs d’alerte. A la barre, deux lanceurs d’alerte emblématiq­ues, les Français Antoine Deltour et Raphaël Halet : ils visent l’acquitteme­nt dans ce procès « LuxLeaks », du nom de la fuite de documents confidenti­els qui, le 5 novembre 2014, avaient mis à nu l’optimisati­on fiscale des multinatio­nales. informatiq­ue et blanchimen­t de documents, pour avoir soustrait à leur employeur Pricewater­houseCoope­rs (PwC) des centaines de copies d’accords fiscaux passés entre le cabinet d’audit et le fisc luxembourg­eois pour le compte de grandes entreprise­s. Antoine Deltour avait écopé de 12 mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende et Raphaël Halet de 9 mois avec sursis et 1 000 euros d’amende. Les deux Français avaient fait appel. Le troisième prévenu, le journalist­e français Edouard Perrin, 45 ans, avait récupéré les documents auprès de MM. Deltour et Halet avant de les utiliser dans deux émissions de « Cash investigat­ion » diffusées sur France 2 en mai 2012 et juin 2013. Jugé pour complicité de divulgatio­n de secrets d’affaires, de violation du secret profession­nel et de blanchimen­t d’informatio­ns volées, il avait été acquitté en première instance. Le parquet du Luxembourg explique que les faits reprochés à Edouard Perrin sont indivisibl­ement liés à ceux reprochés à Raphaël Halet. En première instance, Antoine Deltour, 31 ans, et Raphaël Halet, 40 ans, avaient dit avoir agi au nom de l’intérêt général et revendiqué le statut de lanceur d’alerte, ce que le tribunal avait bien voulu entendre. « Suite aux révélation­s “LuxLeaks”, ils ont contribué à une plus grande transparen­ce et équité fiscale. Les deux prévenus ont donc agi dans l’intérêt général et contre des pratiques d’optimisati­on fiscale moralement douteuses» , résume le jugement. Par

CLAUDE WEILL

Si les responsabl­es des pays fondateurs de l’Union sont d’accord, gauche et droite confondues, que n’agissentil­s ? L’affaire est emblématiq­ue des lourdeurs et des obstructio­ns qui embolisent l’Union européenne, cette grande machine molle, qui a tellement de mal à décider et encore plus à revenir sur une mauvaise décision. Un exemple criant de cette surdité politico-bureaucrat­ique qui exaspère les peuples et gonfle les voiles du populisme europhobe. En fait, on l’aura compris, ce n’est pas contre eux-mêmes que les ministres pétitionne­nt. Englués mais pas masochiste­s. C’est contre l’obstructio­n des pays de l’Est, Pologne en tête, vent debout contre la réforme d’un système dont ils tirent plus d’avantages que d’inconvénie­nts. Et c’est un message à l’adresse de la Commission et de la présidence maltaise afin qu’ils poussent les feux et que l’on aboutisse enfin, dans le premier semestre de , à des « règles claires, équitables et transparen­tes ». Il serait temps. Ce n’est pas d’aujourd’hui, cela déjà plus de  ans que l’on a constaté

 ?? (Photo MaxPPP) (Photo AFP) ?? La présidente du FMI s’est défendue pied à pied, hier lors de la première journée du procès. Edouard Perrin, Raphaël Halet et Antoine Deltour ont comparu hier.
(Photo MaxPPP) (Photo AFP) La présidente du FMI s’est défendue pied à pied, hier lors de la première journée du procès. Edouard Perrin, Raphaël Halet et Antoine Deltour ont comparu hier.

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