Var-Matin (Grand Toulon)

Nous avons des problèmes ”

- FABIEN PIGALLE

Vilain sort. En héritant de Manchester City comme adversaire pour les huitièmes de finale, Monaco a confirmé la règle de cette édition 2017 : terminer premier de poule cette saison en Ligue des Champions n’offrait pas plus d’avantages que celui de recevoir au match retour. Car malgré un parcours parfait en poule, Monaco, premier, est tombé sur un gros morceau. Il le savait, c’était du 50-50. Trois mastodonte­s : Real Madrid, Bayern Munich ou City. Ou trois bonnes pioches : Porto, Benfica ou Séville. « City, c’est une grosse équipe qui a disputé une demi-finale la saison dernière, rappelait Jardim. Ils ont des joueurs de qualité et cette année le club veut vraiment relever le pari de gagner cette compétitio­n.» Et pour franchir ce cap, les Citizens ont une arme de premier plan. Elle n’est pas sur le terrain, mais sur le banc. Ce n’est pas un super-remplaçant, non, juste un super-coach. Pep Guardiola. Le chouchou du Barça qui fêtera ses 46 ans le 18 janvier a tout gagné. Surtout, il n’a jamais fait moins bien qu’une demi-finale de Ligue des Champions. Que ce soit avec le Barça, ou le Bayern Munich ensuite. Il a pour lui l’expérience de ce genre de rendez-vous. coach de City.

Pas de quoi effrayer Leonardo Jardim, qui s’était régalé à donner la leçon à l’expériment­é Arsène Wenger il y a deux ans. Au même stade de la compétitio­n. « Contre Arsenal, nous n’étions pas le favori et nous avions réalisé l’exploit », s’est rappelé à juste titre Vadim Vasilyev. Le vice-président de l’ASM était présent à Nyon pour le tirage. En huitièmes, Monaco avait pioché Arsenal. Les Anglais chantaient la victoire avant même le coup d’envoi. A l’Emirates Stadium, le onze de Jardim avait glacé les Gunners en l’emportant 3-1. Une grande partie du chemin pour accéder aux quarts de finale était faite. Un récital. Face à City, Monaco retrouve cette position d’outsider qu’il aime tant. « Nous ne sommes pas favoris, assurait Jardim. Mais on continuera de jouer notre football avec comme à chaque fois l’ambition de gagner et de se qualifier ». Et quand on évoque le cas Guardiola, le coach portugais n’hésite pas à dégonfler le mythe. « Oui, c’est un bon entraîneur. Mais plus que l’entraîneur, c’est la qualité de l’équipe et des joueurs qui compte. Vous connaissez ma philosophi­e. Les meilleurs entraîneur­s entraînent les meilleurs joueurs, voilà ». Manchester City, 4e de Premier League, qui a perdu 4-2 sur la pelouse de Leicester ce week-end en championna­t connaît des hauts et des bas. La méthode Guardiola n’est pas complèteme­nt assimilée. « Tous les managers ont besoin de temps. Au début, ça a été rapide de réaliser quelques changement­s mais maintenant c’est un peu plus long, confiait le coach espagnol après la défaite. Il nous faut changer la mentalité dans certains domaines et ça prendra peutêtre un peu plus de temps. Le football est un jeu fait d’erreurs, surtout aujourd’hui. Notre jeu n’est pas mauvais mais nous avons des problèmes. » Une confession qui confirme une chose : il est bien trop tôt pour mettre en balance Manchester City et l’AS Monaco, pour deviner l’issue de cette double confrontat­ion. « Difficile ou pas, dans le foot, on ne peut pas vraiment savoir, abondait Jardim de son côté. Le match est dans deux mois, il peut se passer beaucoup de choses. Mais ça reste un tirage difficile quand on compare avec d’autres deuxièmes de poule ». La dynamique de ces mois de novembre et décembre ne sera pas forcément celle de février. « Et puis la Ligue des Champions, ce n’est pas le championna­t de France, c’est au-dessus.» Et comme en L1, l’ASM est au-dessus, au-dessus... Rien n’est impossible.

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