Var-Matin (Grand Toulon)

Les roulages F accomplis en  vont favoriser mon adaptation ”

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Charles, avec trois victoires, quatre pole positions et le titre GP au bout de la route, on peut dire que vous avez atteint l’objectif haut la main, non ? Le bilan s’avère très positif, en effet. En remportant d’emblée les deux premières courses , à Barcelone et au Red Bull Ring, j’ai immédiatem­ent pris le wagon de tête au championna­t. Ensuite, c’est vrai, on a alterné le bon et le moins bon. Il a fallu composer avec quelques difficulté­s mais je suis tout de même parvenu à rester dans le top . De quoi garder intactes mes chances de sacre. Après le break estival, notamment à Spa et en Malaisie, les bons résultats se sont à nouveau enchaînés. En fait, je suis surtout content d’avoir su négocier au mieux les deux périodes cruciales, le début et la fin de saison.

Quelle a été la clé de la réussite ? La régularité, sans aucun doute. On ne peut pas gagner tout le temps. L’essentiel, c’est de prendre des points chaque weekend, le plus possible. Maximiser les résultats, quoi ! Même si vous n’avez pas la meilleure voiture. Au sein de l’écurie ART GP, j’avoue que j’ai beaucoup appris dans ce domaine. Justement, votre seul score vierge, lors de la finale à Abu Dhabi, est-il la conséquenc­e d’un surcroît de pression ? Pas vraiment, non. Au début de la C, je m’attachais à préserver les pneus. Et puis Alex (Albon, son coéquipier, ndlr) a tapé. Devenir champion en plein milieu d’une course, croyez-moi, c’est une sensation assez spéciale. Difficile de rester zen sous le casque. Comme j’occupais alors la position, l’équipe m’a donné le feu vert pour essayer de finir sur le podium. Bon, je devais prendre un risque. Ça pouvait passer... mais ça a cassé. Un abandon sans conséquenc­e puisque l’on avait assuré l’essentiel.

Si on vous demande le moment le plus fort... C’était où ? Je garde un souvenir particulie­r de l’étape de Monza. D’abord grâce à cette pole position que je ne m’attendais pas à décrocher là-bas. Ensuite, et surtout, parce que le team ART GP a obtenu le titre équipes. Le dimanche, après l’effort, tout le monde était content. Pilotes, ingénieurs, mécanos : chacun avait le sentiment du devoir accompli. Une joie collective appréciée à sa juste valeur.

Charles Leclerc et ART GP auraient pu prolonger l’aventure un an de plus à l’étage supérieur, mais vous venez d’intégrer l’équipe italienne Prema Racing pour ‘‘monter’’ en GP ? Est-ce le choix de Ferrari ? Pas totalement, car j’ai quand même mon mot à dire. Comme ART, Prema est un top team. Leur première saison en GP ô combien réussie le démontre. Moi, vous savez, je pars du principe qu’il faut multiplier les expérience­s pour progresser vite. Ces trois dernières années, j’ai travaillé avec des Britanniqu­es (Fortec, en Formule Renault .) ,des Hollandais (Van Amersfoort Racing, F) et des Français (ART, GP). Maintenant, place à l’étape suivante. Chez Prema, le premier contact a été très positif. Super accueil. Je me sens déjà à la maison... Les trois jours de prise en main de la GP à Abu Dhabi ont-ils répondu à vos attentes ? Ce premier test s’est bien passé, oui. Plus proche d’une F, autant en puissance et souplesse moteur qu’en aéro, la GP réclame un autre style de pilotage. Nul doute que les roulages F accomplis en  chez Haas et Ferrari vont favoriser mon adaptation. Nous avons effectué des simulation­s qualif’ et course, passé en revue différente­s stratégies. Et j’ai aussi commencé à me familiaris­er avec les ‘‘pit stop’’, une nouveauté pour moi en .

L’an prochain, bien sûr, vous ne viserez rien d’autre que le titre ? Maintenant que je suis champion, j’ai envie de rester au sommet. C’est normal. Quels que soient le niveau et la discipline, si on ne part pas avec l’ambition d’aller haut, de gagner, mieux vaut rester chez soi. À moi de travailler comme il faut cet hiver pour aborder ce nouveau challenge dans des conditions optimales.

Côté F, enfin, savez-vous déjà ce que  vous réserve ? Non. La seule certitude, c’est que, grâce au titre GP, je possède désormais ma super-licence. Si je suis presque sûr de participer à nouveau à des essais libres  en Grand Prix le vendredi matin, les modalités restent à définir. Où ? Quand ? Avec qui ? Ferrari décidera.

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