« La mission est accomplie, c’est une vraie réussite »
Capitaine de vaisseau Eric Malbrunot, commandant du porte-avions Charles-de-Gaulle
Quel bilan dressez-vous au terme de ces trois mois de mission en Méditerranée ? Le bateau revient d’une séquence opérationnelle très exigeante, avec deux déplacements en un an, et les résultats sont très satisfaisants. On peut dire que la mission est accomplie. C’est même une vraie réussite.
Comment l’équipage a-t-il vécu ce long périple ? Ce n’est jamais facile de s’absenter si longtemps. C’est pourquoi je suis très fier de tout l’équipage qui a vraiment été remarquable dans son état d’esprit. Chacun a joué un rôle essentiel et c’est ce qui fait la force du porteavions. Ici, tout le monde apporte sa brique, chaque membre d’équipage est important. Ils peuvent vraiment être fiers d’eux pour la mission accomplie.
On imagine que l’émotion est intense… C’est toujours un moment extraordinaire d’apercevoir les côtes varoises et de rentrer à la maison. Surtout après toute l’émotion vécue pendant la mission. Si on est loin de nos proches, on ne se sent pas isolé non plus car on est une grande famille de personnes. Et pendant toute la mission, l’ambiance d’équipage a été remarquable.
On vous a senti très ému lorsque vous assistiez au décollage de l’Alouette depuis le porte-avions ? C’était effectivement un grand moment d’émotion pour tout le monde puisqu’il s’agissait du dernier décollage d’une Alouette depuis le Charlesde-Gaulle. C’est pour cela qu’on a organisé une belle haie d’honneur à cette occasion, avant qu’il ne rejoigne sa base à Hyères. C’est un hélicoptère qui est intimement lié à notre histoire depuis près de cinquante ans. Il continuera à voler mais plus depuis le porte-avions. Les Dauphins prendront le relais pour assurer les vols de sécurité.
Le Charles-de-Gaulle a lui aussi droit à un peu de repos ? Pour lui, c’est un arrêt technique majeur. À partir du mois de janvier, débuteront des travaux qui dureront dix-huit mois. Ces travaux visent à augmenter le potentiel du bateau pour les vingt prochaines années.