Var-Matin (Grand Toulon)

En guerre contre les ralentisse­urs

La Fédération française des motards en colère a introduit un recours auprès du tribunal administra­tif pour obtenir la destructio­n ou mise aux normes des ralentisse­urs installés

- CLÉMENCE DUPONT

Thierry Modolo, quinquagén­aire domicilié à Solliès-Ville et dont l’épouse est installée à La Garde, s’est lancé dans une lutte acharnée contre les ralentisse­urs illégaux. Ce Varois est à l’initiative d’une pétition intitulée « Pour que les maires respectent la loi sur les ralentisse­urs ». Celle-ci a déjà recueilli près de huit mille soutiens sur la plateforme change.org

Il a aussi créé une page Facebook, « Mon maire est autophobe », une communauté de près de mille trois cents abonnés, dans laquelle les exemples de ralentisse­urs varois, présentés comme illégaux, se multiplien­t. La raison d’un tel combat se trouve dans la passion de Thierry Modolo, ancien instructeu­r pilote, pour l’automobile. « J’ai été obligé de vendre ma voiture de sports à force de la voir endommagée par les dos-d’âne. C’était un véritable enfer », explique-t-il. Rien dans ces ouvrages ne trouve grâce aux yeux du banquier. Les ralentisse­urs seraient générateur­s, à la fois, d’une « surconsomm­ation de carburant due à la réaccéléra­tion », d’une « pollution aux particules fines causée par l’usure des plaquettes de frein », de « nombreux problèmes mécaniques pour les véhicules (usure prématurée des organes d’amortissem­ent, de freinage, déformatio­n des châssis, etc.) », de « danger pour les motards » et de maux pour la colonne vertébrale des automobili­stes. « À chaque passage sur un dos-d’âne, le passager reçoit deux chocs verticaux. C’est encore pire pour les enfants, qui n’anticipent pas le choc », arguet-il.

« De Sanary à Hyères aucun n’est légal »

La liste des griefs ne s’arrête pas là. Thierry Modolo pointe les retards causés aux véhicules de secours, ainsi qu’aux forces de l’ordre et évoque le calvaire des conducteur­s de bus de l’agglomérat­ion. « Un chauffeur de la ligne 98 passe 272 fois par jour sur un dos-d’âne. Soit environ 59 000 fois par an, aurait calculé l’un d’eux. Imaginez ce qu’il subit, ainsi que les usagers ! » Il met aussi en avant des situations ubuesques, comme celle de ce minibus, à La Valette, resté coincé, à cheval, sur un dos-d’âne trop haut. Son action ne se base cependant pas que sur cette liste de reproches. Thierry Modolo s’accommoder­ait sûrement des ralentisse­urs s’ils respectaie­nt la loi, qui réglemente leur hauteur et leur lieu d’implantati­on. « C’est simple, de Sanary à Hyères, aucun ralentisse­ur n’est légal. Ils ont tous au moins en commun le fait d’être trop hauts. À cela s’ajoute, pour certains, le fait d’être implantés dans une zone limitée à 50 km/h, ou d’être installés dans un virage, des pratiques interdites. » Il affirme avoir vérifié luimême quarante ralentisse­urs construits (de type dos-d’âne ou de type trapézoïda­l, excluant les coussins berlinois) à La Garde, La Crau, Hyères et Toulon. Sa conclusion? « Ils mesurent entre 18 et 25 centimètre­s, au lieu de 10. »

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 ?? (Photos Frank Muller) ?? Thierry Modolo (à gauche) et José Loubry, coordinate­ur de la FFMC, mobilisés dans leur combat contre les ralentisse­urs hors normes.
(Photos Frank Muller) Thierry Modolo (à gauche) et José Loubry, coordinate­ur de la FFMC, mobilisés dans leur combat contre les ralentisse­urs hors normes.
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La hauteur des ralentisse­urs fait l’objet de mesures de la part de Thierry Modolo.

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