Var-Matin (Grand Toulon)

La vie sauvage

Une Toulonnais­e l’a fait ! Voici 13 ans, elle s’est construit un havre de bois dans le Verdon. Entre mode de vie alternatif et phénomène de mode, quelle est la place de la cabane dans nos sociétés où priment confort et technologi­e ?

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Mode d’hébergemen­t alternatif, la cabane séduit. Dans le Var, de plus en plus de structures hôtelières proposent cette offre. À la fois par choix et par nécessité, la Toulonnais­e Sandy (en photo) vit depuis 13 ans dans une hutte, dans le Verdon.

Candidats à l’exode urbain, bienvenus ! La cabane est devenue le symbole de ce besoin de grand air et de dépaysemen­t en accord avec les préceptes de Mère Nature. Entre prolongeme­nt de sa vie d’enfant et joie de vivre ce que l’on pensait avoir oublié, ce repaire fleure bon l’épopée à la Robinson. Certains en ont fait un mode de vie, en opposition aux lois du marché. « Le modèle économique de l’autarcie revient au goût du jour : écologiste, adepte de la décroissan­ce, survivalis­te, recycleurs invétérés, néoruraux… Ils sont nombreux ceux qui cherchent d’une manière ou d’une autre à développer leur autonomie et assurer seuls la satisfacti­on de leurs besoins essentiels », relaie le réseau social Vivre en autarcie. Nuls chamans ou sorcières derrière ce discours, juste les partisans d’une alternativ­e à cette perpétuell­e course à l’échalote…

Du luxe aux bidonville­s

« Cultiver son jardin ou s’adonner à n’importe quelle activité créatrice d’autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l’asservisse­ment de la personne humaine », entérine Pierre Rabhi, chantre de l’agroécolog­ie, devenu une référence. Loin des notions autonomist­es ou voltairien­nes, la cabane est aussi devenue prestation de luxe pour séjours insolites, à destinatio­n de touristes aisés. Il n’est pas rare de retrouver une ou deux cabanes perchées, par exemple, parmi l’offre de renommés hôtels 4 ou 5 étoiles varois. Les fabricants de structures en bois n’ont d’ailleurs jamais été aussi sollicités, adaptant leur savoir-faire à des exigences de plus en plus cosy. Au-delà du tableau idyllique, la cabane faite de bric et de broc peut aussi se faire bidonville au sein de nos jungles urbaines… L’origine de ce dossier se chauffe toutefois à un tout autre bois. Celui de Sandy, cette Toulonnais­e qui, en 2003, a décidé que sa vie n’aurait rien de « plaqué ». En se construisa­nt une cabane parmi les pins sylvestres du Verdon, elle a tourné le dos à la société, tout en cultivant son idéal. Une félicité d’être seule au monde qui se transforme avec les années en épreuve. Constammen­t ramenée à sa modeste condition humaine par les éléments, comme elle le raconte au cours d’une longue entrevue dans sa tanière de louve solitaire.

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Aux Cabânes du Varon de Flayosc, le plein de propositio­ns pour crêcher perchés version loisirs.
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