Tout beaux, les placebos…
C’est un éminent professeur agrégé de médecine qui l’a affirmé l’autre jour à la télé : lorsqu’il s’agit de soigner une grave dépression les placebos sont aussi efficaces que les vrais médicaments. Autant dire que, quand le moral laisse à désirer, l’effet thérapeutique ne dépend plus que de l’idée qu’on s’en fait. Or, comme il y a tout lieu de penser qu’un pays, lorsqu’il est malade, réagit comme ses habitants quand ils ne se sentent pas bien portants, pourquoi le prochain gouvernement ne déciderait-il pas – par ordonnance – d’appliquer semblable traitement à des électeurs désormais aussi désespérés quand ils votent que quand ils s’abstiennent ? Dans une petite trousse individuelle empruntant la forme d’un Monopoly social on trouverait un revenu universel versé à tous les travailleurs s’engageant sur l’honneur à ne plus vouloir travailler ; un carnet de tickets à prix réduit donnant accès aux autobus roulant toujours au diesel ; le ré-remboursement des rhumes de cerveau faisant couler le nez depuis huit jours ; la préretraite accordée aux jeunes cherchant en vain un premier emploi depuis deux ans ; une ristourne de % sur les véhicules hybrides offerte aux ménages de même sexe ; l’arrêt devant le domicile de chaque passager des autocars transversaux d’Emmanuel Macron ; la désignation du patron de la Française des Jeux par tirage au sort et une décennie de congés sabbatiques bénéficiant aux fonctionnaires ayant du
mal à se lever le matin.