Un camion «toxique» se crashe sur l’A aux Adrets
L’accident spectaculaire a provoqué des kilomètres de bouchon en direction d’Aix. La cellule chimique des pompiers est intervenue pour éviter une pollution du vallon Chartier
Des renforts de béton pulvérisés, comme sous l’effet d’un bulldozer. Et puis plus loin, à flanc de colline en bordure de l’A8, l’immense carcasse fracassée d’un semi-remorque, aux débris éparpillés façon puzzle. De loin, la scène fait penser à un crash d’avion. C’est dire la violence de l’accident, qui s’est produit hier matin vers 7 h sur l’autoroute, à hauteur des Adrets dans le sens Nice-Aix. Peu avant la sortie pour la commune varoise (PK147), juste après un virage en descente, une voiture a fait un soudain écart. La manoeuvre a effrayé la conductrice d’un autre véhicule, qui a donné un coup de volant… vers un poids lourd, dont elle a percuté l’avant. Dans le choc, le mastodonte s’est déporté sur sa droite, avant de quitter le bitume pour basculer dans le vallon avec perte et fracas.
Risque de pollution a priori écarté
Par miracle, le conducteur italien du camion, qui se rendait à Fos, n’a été que légèrement blessé. Pris en charge par les pompiers des Alpes-Maritimes, premiers sur place, il a été conduit aux urgences de l’hôpital de Cannes, avant d’être auditionné par les gendarmes du peloton autoroutier de Mandelieu. Ces derniers étaient également sur les lieux, notamment pour récupérer le « mouchard » du véhicule accidenté. Plus de peur que de mal pour la victime humaine. Mais l’état du semi-remorque suscitait davantage d’inquiétude, car une fuite de la citerne laissait s’écouler un produit a priori toxique et inflammable. Sous le commandement du capitaine Julien Gourgues, une cinquantaine de pompiers de Montauroux, les Adrets et Fréjus établissaient un périmètre de sécurité et maîtrisaient rapidement le risque d’incendie, au moyen d’une dizaine de véhicules. Pour approcher du poids lourd, la cellule d’intervention chimique était activée, avec tout l’équipement nécessaire. Après examen, il s’avérait que le liquide, une eau de lavage aux produits dilués, n’était pas aussi dangereux que redouté. « Mais je la ferai quand même analyser par Escota car si elle s’écoule dans le Vallon Chartier, elle peut se déverser directement dans le lac de St-Cassien», se soucie Daniel Pedretti, policier environnemental de l’Agence française pour la biodiversité.
Levage de l’épave durant la nuit
Pour parer une telle pollution, les sauveteurs ont creusé des ravines pour contenir l’écoulement. Pendant tout ce temps, d’énormes bouchons se formaient sur l’A8, jusqu’à plus de 5 km en amont de l’accident. Un trafic réduit sur une voie, puis sur deux à partir de 10 h 45. Ce qui n’a pas empêché deux voitures à la queue leu leu de se rentrer dedans, et de ralentir encore davantage le flux, vers 11 h 30. Dans l’après-midi, la circulation est redevenue fluide sur deux voies, tandis qu’un engin de pompage vidangeait complètement la citerne jusque vers 18 h, avec l’assistance du personnel de Vinci Autoroutes. En soirée, une grue de levage devait évacuer l’épave, aux alentours de 21 h. L’opération devait se prolonger dans la nuit, et réduire la circulation à nouveau sur une voie. Afin d’écarter définitivement tout danger.