Var-Matin (Grand Toulon)

Primaire à gauche : fin de campagne

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Manuel Valls et Benoît Hamon, favori du scrutin, ont jeté, hier, leurs dernières forces dans la bataille de la primaire du PS, deux jours avant un second tour dont le vainqueur aura fort à faire pour rassembler un camp divisé. Dans le camp de l’ex-ministre de l’Education, la victoire ne fait plus guère de doute. « Si on perd dimanche il faut réécrire le discours ! », plaisante un de ses porte-parole, Régis Juanico. Dans celui de M. Valls, l’ambiance est plus morose. «J’ai du mal à vous quitter», a lâché l’ancien Premier ministre devant ses soutiens jeudi soir. Après un meeting à Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui a réuni environ 3 000 personnes jeudi soir, Benoît Hamon s’est affiché à la mijournée au côté du troisième homme de la primaire, Arnaud Montebourg, à l’occasion d’un déplacemen­t dans une pépinière d’entreprise­s à Paris. Dans la soirée, il était en meeting à Lille. La maire de la capitale des Hauts-deFrance, Martine Aubry, devait à nouveau lui faire part de son soutien, via un message vidéo ou un appel téléphoniq­ue depuis son lit d’hôpital.

Valls s’effacera

L’ancien Premier ministre, qui a réuni jeudi soir quelque 500 partisans à Alfortvill­e (Val-de-Marne), s’est rendu, lui, en Meurthe-et-Moselle, pour une visite de terrain sur le thème de l’insertion et un temps d’échange avec des militants. Au cours de son dernier meeting, Manuel Valls a tiré à boulets rouges sur son adversaire, dénonçant l’absence de « crédibilit­é» de son « quinquenna­t à 500 M€ ». Faisant du scrutin de demain un « référendum sur la laïcité », il s’en est à nouveau pris – sans le nommer – à un des porte-parole de Benoît Hamon, Alexis Bachelay, un « ami du Collectif contre l’islamophob­ie en France » [lire-ci-contre]. Ces échanges virulents compromett­ent-ils le rassemblem­ent après le second tour ? Invité de BFM TV hier matin, l’ancien Premier ministre a rappelé qu’il serait « loyal » envers le vainqueur de la primaire tout en précisant qu’il ne portera pas le programme de son ancien ministre de l’Education nationale : « Non, je ne pourrai pas défendre son programme. Mais je serai loyal, puisqu’il y a des règles pour la primaire. Je m’effacerai. Mais je ne me place pas dans cette perspectiv­e.»

Fuite vers Macron ?

Pourtant les rumeurs vont bon train sur un appel de parlementa­ires à soutenir Emmanuel Macron, si Benoît Hamon sort vainqueur. Interrogé, le député Gilles Savary, soutien de Manuel Valls et séduit par Emmanuel Macron, confirme avoir « préparé un projet de texte » qui n’est pas « un appel à voter Macron », mais un « droit de retrait de la campagne de Hamon ». Le texte sera présenté à la réunion du groupe des députés réformateu­rs à l’Assemblée mardi matin. Critiqué par Valls, un porte-parole de Hamon dénonce des « attaques abjectes »

Alexis Bachelay [en médaillon], un des porte-parole de Benoît Hamon, a dénoncé, hier, les « manipulati­ons » de Manuel Valls à son encontre, après avoir été pris pour cible par l’ancien Premier ministre pour sa supposée proximité avec le Collectif contre l’islamophob­ie en France (). « Je le dis à Manuel Valls, je suis extrêmemen­t choqué de ces manipulati­ons. Depuis qu’il a fait ça je reçois via les réseaux sociaux des menaces de mort », a déclaré le député des Hautsde-Seine, invité de LCP. Il a ensuite précisé que ces menaces, principale­ment sur Twitter, sont du type « islamo-collabo, on va te crever ». « On se rappelle de cette députée britanniqu­e qui avait été assassinée par un extrémiste pendant la campagne sur le Brexit. Donc je dis à Manuel Valls : “Non, tous les coups ne sont pas permis, tous les amalgames ne sont pas possibles”, et moi aujourd’hui, je

vous le dis franchemen­t, pour ma famille et pour moi-même je suis inquiet, et je suis vraiment complèteme­nt déboussolé par ces attaques qui sont abjectes», a-t-il ajouté sur LCP. « Vraiment, j’en appelle maintenant à la responsabi­lité. Ce ne sont pas les propos d’un homme d’Etat. Dans un meeting ou à la télévision, on ne jette pas comme ça des noms en pâture. Même si c’est fait pour attaquer Benoît Hamon, tout n’est pas permis dans une campagne », a-til conclu. Alexis Bachelay a précisé envisager de saisir la Haute autorité des primaires ou de porter plainte contre X «en sachant que X, c’est Manuel Valls qui a déclenché les menaces». 1. Manuel Valls s’en est pris à plusieurs reprises à Alexis Bachelay, affirmant notamment mercredi, lors du débat de l’entre-deux-tours qu’Alexis Bachelay a CCIF qui, selon lui,

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