Port des gants obligatoire et plaque standardisée pour les deux-roues
Ce qu’a dit la loi
Le port de gants est obligatoire depuis le 20 novembre pour les conducteurs et les passagers de deuxroues motorisés. Leur absence peut être sanctionnée par la perte d’un point de permis et une amende de 68€. Même « punition » en cas de non-alignement avec la nouveauté 2017, rouler avec une plaque d’immatriculation au format standardisé 210 x 130 mm... Les usagers ont jusqu’au 1er juillet 2017 pour s’y conformer.
La pratique : « Des décrets à côté de la plaque »
Attention de choisir des gants conformes en terme de résistance à l’abrasion, aux frottements, à la perforation ou aux coupures. Le marquage « CE » et un petit logo représentant un motard en attestent. Mais pour le reste, c’est le grand vide... Et l’on peut continuer à rouler munis de ses gants « indestructibles » tout en portant tongs, short ou débardeurs. Mais surtout pas avec une plaque trop petite! A-ton une sécurité routière à deux vitesses ?
% ne sont pas de taille
« Ce décret sur la taille des plaques a été pris en toute hâte fin 2016 sous couvert de “sécurité”. En fait la manoeuvre consiste à ce qu’elles soient bien lues par les radars automatiques. Il existe 4,5 millions de deuxroues en France et 85 % ne sont pas en règle. Les agents ont certainement d’autres chats à fouetter que de nous contrôler pour cela. Nous ne changerons rien et mènerons une action groupée devant les tribunaux s’il le faut », lance David Dennez, coordinateur 06 de la Fédération française des motards en colère (FFMC).
Sans prendre de gants
« Nous ne voulons pas d’une obligation en plus. Tout bon motard qui se respecte porte déjà des gants de protection. Moi-même j’en possède six paires comprises entre 60 et 200 €. Toutes sont ultra-résistantes, le problème c’est qu’aucune ne porte cette étiquette « CE ». Soit la paire n’est pas normée, soit j’ai coupé l’étiquette, sans savoir qu’un jour il y aurait une loi là-dessus, car elle me grattait... Je ne vais certainement pas tout racheter pour faire plaisir aux accessoiristes» , poursuit le délégué Laurentin de la FFMC.
Bilan « râpeux »
Face à la fronde, Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière réplique. « L’obligation de port des gants n’est pas un effet de manche. Sans cette obligation, plusieurs dizaines de milliers d’usagers de deux-roues se seraient trouvés sans protection ou mal protégés. Et cela, peu importe la région, la météo ou la culture locale. Le goudron est aussi râpeux à Lille qu’à Marseille. Ceux qui, grâce à cette mesure, pourront s’épargner séquelles, handicaps, greffes de peau, longs arrêts de travail, ne tarderont pas à remercier l’État », estime-t-il. La FFMC persiste et signe en fustigeant des mesures « à côté de la plaque ».